De plus en plus de grandes entreprises technologiques chinoises se retirent : le « Jeff Bezos de Chine » n’est plus le PDG de JD.com

Pékin tient le secteur technologique chinois dans sa main. Cette ingérence du gouvernement entraîne le départ de plusieurs personnalités du secteur. Aujourd’hui, Richard Liu, fondateur de l’entreprise de commerce électronique JD.com, quitte le poste de PDG de sa société.

Ces dernières années, le gouvernement chinois a resserré son emprise sur le secteur des technologies. De nouvelles règles plus strictes sont imposées aux entreprises à intervalles réguliers. Le gouvernement affirme qu’il agit ainsi pour « promouvoir le bien-être du peuple chinois », le président chinois Xi Jinping mettant en avant un programme censé garantir la prospérité commune.

Le PDG se retire

En raison de cette réglementation, plusieurs personnalités du secteur des technologies ont démissionné de leur poste. L’une des raisons de ce choix est de réduire le « risque lié à l’homme clé », soit ce qui survient lorsqu’une entreprise dépend trop d’une seule personne ou d’une poignée d’individus qui créent une valeur énorme pour l’entreprise.

Richard Liu, également connu sous le surnom de Jeff Bezos chinois, est le dernier grand nom du secteur des technologies à quitter un poste de haut niveau. Dans un communiqué de presse, JD.com annonce que Richard ne sera plus le PDG de l’entreprise. Il sera remplacé par Xu Lei, le président de la société. Richard restera actif chez JD.com en tant que président du conseil d’administration. Ces changements prennent effet immédiatement. Richard Liu est de toute façon plus en retrait chez JD.com depuis qu’il a été accusé de viol en 2018, une accusation qu’il a démentie.

C’est la deuxième fois en sept mois seulement qu’il y a un changement à la tête de la boutique de commerce en ligne chinoise. En septembre, Xu Lei avait été nommé président après avoir quitté son poste de responsable de l’activité de vente au détail de JD.com.

Dans le sillage d’autres personnalités

L’année dernière, Colin Huang, fondateur de la société de commerce électronique à croissance rapide Pinduoduo, a quitté son poste de président. En novembre, Zhang Yiming, fondateur de ByteDance, a fait de même, et Su Hua, cofondateur de l’application vidéo Kuaishou, a fait ses adieux à sa société.

La Chine a récemment promis de sévir contre le secteur technologique. Mais entre-temps, il est devenu évident qu’il faut se méfier de ces menaces. Au début de ce mois, par exemple, on a appris que le chien de garde américain SEC a ajouté la société chinoise Baidu et sa filiale de streaming iQIY à sa liste des radiations, ainsi que trois autres sociétés. Les entreprises étrangères se retrouvent sur cette liste si elles ne satisfont pas aux exigences d’audit du régulateur. Il s’agit d’un sujet très sensible pour le gouvernement chinois, qui ne veut pas que les États-Unis aient accès à des données cruciales.

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