Dispute entre David Leisterh (MR) et Elke Van den Brandt (Groen) sur la zone LEZ bruxelloise atteint son apogée

Dispute entre David Leisterh (MR) et Elke Van den Brandt (Groen) sur la zone LEZ bruxelloise atteint son apogée
David Leisterh (MR) et Elke Van den Brandt (Groen) – Getty Images

À Bruxelles, les partis francophones ont déjà déposé une proposition pour reporter le renforcement de la zone à faibles émissions (LEZ). Cela a déclenché une série de commentaires entre le formateur francophone David Leisterh (MR) et la formatrice néerlandophone Elke Van den Brandt (Groen).

Ce qui a précédé : En raison de l’incertitude persistante sur les partis néerlandophones qui formeront une majorité à Bruxelles, les partis francophones MR, Les Engagés et PS ont proposé un plan pour la zone LEZ.

  • Ces partis ont soumis au Parlement bruxellois une proposition visant à reporter de deux ans le durcissement de la LEZ. La mesure entrerait en vigueur le 1er janvier 2027 au lieu du 1er janvier 2025.
  • Van den Brandt n’a pas apprécié cette initiative, parlant d’un « coup de poignard dans le dos » de la part des partis francophones. « Je ne peux pas travailler ainsi. S’ils disent qu’ils veulent respecter Groen, ils doivent vraiment consulter Groen. » Elle demande que la proposition soit retirée et qu’un compromis commun soit d’abord recherché. Selon la politicienne Groen, cela pourrait se faire rapidement.
  • Outre son irritation face à la méthode francophone, Van den Brandt craint également que la proposition ne soit pas juridiquement solide. Il y a huit ans, des accords avaient été conclus sur les émissions à Bruxelles. Modifier cet objectif pourrait exposer le futur gouvernement à des poursuites judiciaires, pense-t-elle.

La réaction : Leisterh défend l’action et se moque de Van den Brandt.

  • « Je constate que Mme Van den Brandt n’est pas satisfaite de cette initiative parlementaire », commence Leisterh. « Mais je tiens à lui rappeler que pas moins de trois textes ont été déposés à ce sujet, par des personnes différentes, issues de divers partis. Il y a une large majorité pour cette décision. »
  • Selon Leisterh, il y a une grande inquiétude concernant la LEZ à Bruxelles parmi la population, un sentiment qu’il dit avoir entendu lors de la campagne électorale. Il souligne également que les propositions demandent un report et non une suppression. « Ce que nous voyons également partout en Wallonie et en Flandre, avec le soutien d’Ecolo et de Groen en plus. »
  • Malgré l’absence de majorité néerlandophone, Leisterh ne veut pas attendre pour agir. « Sans majorité néerlandophone, le gouvernement bruxellois est pris en otage. Nous n’allons pas non plus bloquer le Parlement. »
  • « Je regrette que la formatrice ne fasse pas de progrès. Nous attendons donc patiemment », ajoute-t-il. Van den Brandt tente de former une coalition à quatre partis. Groen, Vooruit et Open Vld sont déjà à bord. Il faudra probablement se tourner vers la N-VA comme quatrième parti, après un refus catégorique du cd&v.

La méthode-Bouchez

La contre-réaction : Van den Brandt accuse Leisterh d’agir comme « un bulldozer ».

  • Dans l’émission Terzake, Van den Brandt a de nouveau attaqué Leisterh. « Il y a peut-être une majorité sur ce dossier, mais il oublie qu’il devra finalement travailler avec nous. En tant que partenaire de coalition. Il faudra alors des compromis », dit-elle.
  • Déposer des propositions de loi sans concertation est inacceptable, répète-t-elle. Leisterh agit « comme un bulldozer », affirme Van den Brandt. La comparaison avec le président du parti de Leisterh n’est pas loin : « Il utilise la méthode-Bouchez. »
    • Georges-Louis Bouchez (MR) s’était déjà mêlé de la question de la mobilité à Bruxelles. « Nous ne laissons plus la mobilité aux Néerlandophones. J’ai quelques solutions pour enterrer Good Move (le plan de mobilité de Van den Brandt, ndlr) », avait-il déclaré à la mi-juin. Van den Brandt avait alors invité Bouchez à se concentrer sur la formation du gouvernement wallon et à laisser Bruxelles aux Bruxellois.
    • Bouchez s’est à nouveau exprimé, cette fois sur X. « Elke Van den Brandt ne peut pas prendre Bruxelles en otage. Les Bruxellois ont massivement voté pour le report de la LEZ et pour le retour d’une véritable mobilité dans la région de Bruxelles. Si ce blocage persiste, le MR prendra d’autres initiatives parlementaires pour mettre en œuvre les réformes que le peuple a choisies. » Comme premier point d’action, Bouchez propose de « mettre fin à Good Move » dans les semaines à venir. « L’immobilisme ne sera jamais notre choix », conclut-il.
  • Van den Brandt se sent trahie sur ce dossier : « Nous travaillons déjà avec les partis francophones de la majorité. Pour l’instant sans majorité néerlandophone, mais nous collaborons déjà et tentons de progresser, par exemple sur le budget. Pendant ce temps, de telles décisions sont prises dans mon dos », poursuit-elle dans Terzake.
  • La confiance est également mise à mal dans la formation du gouvernement bruxellois. Les Engagés indiquent qu’ils ne retireront pas la proposition déposée. Puisque le durcissement de la LEZ doit normalement entrer en vigueur le 1er janvier 2025, Les Engagés ne veulent pas perdre de temps. Ils estiment que les Bruxellois ont besoin de plus de temps pour se préparer. Et tant qu’il n’y a pas de majorité néerlandophone, le parti n’a pas à tenir compte de Groen, disent-ils. « Dès que cette double majorité existera, Les Engagés la respecteront scrupuleusement », déclare le parti dans un communiqué.
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