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Bonne nouvelle dans tout ce stress bancaire : le prix du pétrole se casse la figure

Bonne nouvelle dans tout ce stress bancaire : le prix du pétrole se casse la figure
(Getty Images)

Les cours des banques entraînent les cours du pétrole dans leur chute. Le baril de Brent et de WTI ont tous deux perdu plus de 10% en une semaine.

Pourquoi est-ce important ?

Du transport au plastic, le pétrole se retrouve dans de nombreux éléments qui servent à calculer l'inflation. Si son cours baisse, c'est une bonne nouvelle pour le coût de la vie.

Dans l’actu : les soucis des banques.

  • Aux États-Unis, Silicon Valley Bank a fait faillite la semaine dernière.
    • Dans le monde de la crypto, deux autres banques ont disparu du paysage – Silvergate, prêteur de référence du secteur, a volontairement arrêté ses activités. Signature a été fermée par les autorités.
  • En Europe, c’est Credit Suisse qui bat de l’aile. Ce jeudi, la Banque nationale suisse lui a jeté une bouée de sauvetage de 50 milliards d’euros. Les autres banques européennes voient leur cours chuter lourdement.
  • La crainte d’une éventuelle contagion hante les marchés.

Le pétrole en chute libre

L’essentiel : forte baisse des cours du pétrole.

  • Effet direct de ce stress autour des banques : le WTI et le Brent sont en chute. L’indice du pétrole brut américain a perdu près de 10 dollars le baril depuis vendredi dernier, soit une baisse de 12%. Il se négocie à 68 dollars à l’heure d’écrire ces lignes. La dernière fois qu’il affichait ce prix, c’était en décembre 2021.
  • Le brut de la mer du Nord a suivi le même parcours, passant de 82 dollars le baril à 74. Il est au plus bas depuis janvier 2022.
  • Les cours ont régulièrement tenté des reprises au cours de la semaine, sur fond d’espoirs de reprise en Chine et de hausses des taux moins fortes du côté des banques centrales, mais pas assez pour inverser la tendance baissière qui découle du stress dans le secteur bancaire.

Bonne nouvelle pour Biden, mauvaise nouvelle pour Riyad

Les enjeux : la baisse du prix fait des heureux, mais pas que.

  • Bonne nouvelle. D’abord pour les consommateurs partout dans le monde. Le prix du baril qui baisse, c’est aussi (mais pas directement) le prix à la pompe qui baisse. Le prix du pétrole a aussi une influence sur l’indice des prix à la consommation (IPC), c’est-à-dire la mesure de l’inflation. Avec cette baisse des cours, l’inflation peut continuer à ralentir.
  • Ensuite, le gouvernement américain devrait aussi pouvoir profiter de cette baisse. Tout au long de l’année 2022, il a libéré du pétrole de ses réserves stratégiques, afin de limiter la hausse du prix de l’or noir (parti en flèche avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie).
    • Biden a puisé dans ces réserves à une cadence sans précédent. Mais ce qui en sort doit aussi y entrer à nouveau. 65 dollars le baril (de WTI) serait le prix attendu par le gouvernement pour commencer à re-remplir les réserves. En récoltant une belle somme au passage, via la différence entre le prix au moment de vente et le prix d’achat pour remplir la réserve.
  • Mauvaise nouvelle. Pour les Saoudiens. « Ce ‘non absolu’ de la Banque nationale saoudienne coûte cher à Riyad : l’action de Credit Suisse plonge, déclenchant un vaste effondrement macroéconomique qui fait chuter le Brent et le WTI de plus de 5% », écrit Javier Blas, spécialiste en matières premières pour Bloomberg, sur Twitter.
    • Pour mémoire : la Banque nationale saoudienne, prêteur du Credit Suisse, a annoncé fermer le robinet d’argent ce jeudi. L’action de Credit Suisse a rapidement perdu en valeur après cette annonce.
  • Au-delà de ce détail, ce n’est bien sûr pas qu’une mauvaise nouvelle pour l’Arabie Saoudite et Saudi Aramco, mais pour les pays producteurs de pétrole en général. Faut-il alors s’attendre à une baisse des quotas de production de l’OPEP, de manière à réduire l’offre pour faire augmenter le prix ? Ce ne serait pas la première fois.
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