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Le coût du Brexit est connu et il est très salé pour le Royaume-Uni

Le coût du Brexit est connu et il est très salé pour le Royaume-Uni
(Getty Images)

Un modèle qui compare l’économie britannique à ce qu’elle aurait été si elle était toujours dans l’Union européenne et son marché intérieur est sans appel : le PIB, les investissements et le commerce de marchandises souffrent du Brexit.

Le détail : L’ironie ou le culot.

  • « Britain is broken » clame Nigel Farage, polémiste conservateur, homme politique très à droite qui a fait campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce jeudi sur Twitter. « La Grande-Bretagne est cassée ».
  • Les critiques fusent quant à l’ironie du message. « La Grande-Bretagne est brisée… dit l’homme qui en est responsable… », répond Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et député européen (Open VLD). « Vous y avez joué un rôle important (émoji d’applaudissements) », répond aussi Gary Lineker, ancien footballeur anglais, qui ne lésine pas en messages politiques sur le réseau social.

L’essentiel : le Brexit est une grosse perte pour le gouvernement britannique.

  • C’est qu’au moment où Farage se plaint que le Royaume-Uni est « cassé », un rapport épingle le coût du Brexit pour l’État britannique. 40 milliards de livres (45 milliards d’euros) lui passent entre les doigts, par an.
  • C’est John Springford du Centre for European Reform (CER, un think tank économique), cité par ITV qui dresse ce portrait. Il a composé un modèle économique qui compare la performance du Royaume-Uni à celle d’un alter ego qui serait resté dans l’UE. Selon les dernières mises à jour du modèle, le PIB réel montre, au deuxième trimestre de l’année, un recul de 5,5% (33 milliards de livres) par rapport à l’alter ego resté en Europe.
    • Pour le gouvernement, c’est une perte sèche de 12 milliards de livres en revenu des taxes et impôts, calcule Springford. Sur toute une année (de juillet 2021 à fin juin 2022), le gouvernement britannique aurait perdu 40 milliards de livres. Des recettes fiscales qui auraient pu éviter des hausses des impôts en mars de cette année, dans le but de récolter un chiffre similaire, fait remarquer l’expert.
  • Le modèle calcule aussi la différence en termes d’investissements (-11%, ou -12 milliards de livres, par rapport au Royaume-Uni modélisé qui serait toujours dans l’UE et le marché intérieur) et de commerce de marchandises (-7% ou -15 milliards de livres).

« C’est une conséquence de la décision prise par le gouvernement de reprendre autant de contrôle que possible et de sacrifier une partie de l’activité économique en conséquence, et il serait préférable pour le gouvernement d’être ouvert et franc sur cette décision.

Il ne fait aucun doute que l’économie britannique est considérablement plus petite à la suite du Brexit ».

John Springford
  • Le « Trésor de Sa Majesté » (ministère des Finances) répond à ITV ne pas reconnaître ce modèle et rétorque que « le Royaume-Uni a connu la croissance la plus rapide du G7 l’année dernière et le FMI prévoit la même chose pour 2022 ».

Zoom avant : une décennie « perdue ».

  • Mais la situation économique du Royaume-Uni n’est pas rose. L’inflation est élevée, ce qui peut aussi, en partie, être ramené au Brexit, car les importations depuis le continent coûtent désormais plus cher. La Banque d’Angleterre s’attend à ce que le pays connaisse bientôt la récession, la plus longue depuis le début des statistiques, et cela jusqu’en 2024.
  • Mais les turbulences économiques pourraient durer encore plus longtemps. Le très influent lobby Confédération of British Industry a récemment indiqué qu’il s’attendait à une décennie de croissance perdue.
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