COP26: la RDC veut transformer son cobalt brut sur place, et arrêter l’exportation

La République démocratique du Congo (RDC) ne permettra plus au géant helvétique du négoce des matières premières Glencore d’exporter des matières premières brutes, notamment le cobalt qui est indispensable pour la fabrication des véhicules électriques, a indiqué sa ministre de l’Environnement.

La ministre, Eve Bazaiba Masudi, dit en avoir informé la Suisse lors de la COP26 à Glasgow. « Nous avons prévenu que, désormais, nous n’accepterions plus que ces ressources soient exportées sous forme brute », affirme-t-elle dans un entretien publié samedi par la plateforme Geneva Solutions. « Il faut qu’elles soient transformées localement », a-t-elle ajouté.

Mme Bazaiba, qui est également vice-Première ministre, en a parlé vendredi à Glasgow avec le chef de la délégation suisse à la COP26, l’ambassadeur Franz Perrez. Glencore devra se préparer à cette nouvelle étape et devra se conformer à un arrêté actuellement en préparation, ajoute-t-elle.

La RDC attend de la Suisse un partenariat qui puisse être positif pour tous les acteurs, insiste la ministre congolaise. Elle dit avoir demandé à M. Perrez d’aborder la question de l’unicité du prix de la tonne de carbone dans les discussions internationales.

Plusieurs dirigeants se sont exprimés en faveur de celle-ci. Selon Mme Bazaiba, les tarifs de la tonne de carbone varient actuellement beaucoup entre pays riches et pays en développement.

Glencore a été accusé régulièrement pas des ONG suisses de polluer l’air et les sols en RDC, sur le site de la Kamoto Copper Company (KCC), malgré quelques avancées ces dernières années. En 2018, l’entreprise avait dit assumer ses responsabilités dans certaines situations, alors qu’elle n’est pas la seule à polluer dans la région.

Matière rare

Le cobalt est une matière rare, et la majorité des ressources se trouvent en République Démocratique du Congo. Son exploitation est souvent pointée du doigt, notamment à cause de suppositions de travail d’enfants. Son exploitation est réglementée en RDC, mais des mines sauvages existent également, qui sont souvent dangereuses.

Le cobalt est une matière indispensable pour les batteries des voitures électriques. Le secteur est déjà au ralenti à cause de la pénurie de puces et de semi-conducteurs, dû notamment à la crise de covid et des confinements dans le monde ; ce changement d’exploitation au Congo pourrait également entraîner des retards dans la production.

L’exploitation du cobalt, décrite plus haut comme polluante, fait également partie des éléments qui font que la voiture électrique, même si elle n’émet pas de gaz à effet de serre en roulant, participe tout de même aux émissions de gaz à effet de serre, si on regarde l’entièreté de sa chaîne de production.

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