Alors que la Russie affirme depuis plusieurs mois disposer d’un vaccin efficace contre le Covid-19, baptisé Spoutnik V, son président ne l’a toujours pas reçu. Vladimir Poutine avait pourtant déclaré dès le mois d’août qu’il avait notamment été administré à l’une de ses propres filles.
‘Le président ne peut pas utiliser un vaccin non certifié’, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, dont les propos tenus lors d’un point presse sont rapportés par CNN. ‘La vaccination de masse n’a pas encore commencé. Et, bien sûr, le chef de l’Etat ne peut pas participer à la vaccination en tant que volontaire. C’est impossible.’ La chaîne américaine précise que Dmitry Peskov n’a pas fourni d’explication sur la différence qu’il pouvait y avoir entre un vaccin ‘certifié’ et ‘approuvé’.
Le porte-parole du Kremlin a ajouté que Vladimir Poutine prendrait le vaccin ‘s’il le juge nécessaire’ lorsque les essais cliniques seront achevés, ce qui devrait être bien le cas.
Spoutnik V a toutefois déjà été administrés à certains travailleurs de la santé, des enseignants et des hauts fonctionnaires, et ce en dehors des essais cliniques. L’une des filles de Vladimir Poutine aurait également reçu le vaccin l’été dernier. ‘Elle a participé à l’expérience’, avait indiqué le président russe, lorsque le vaccin russe avait été approuvé par le ministère de la Santé en août.
Efficace à 91,4%
L’annonce que Vladimir Poutine n’a toujours pas reçu le vaccin intervient en même temps que l’arrivée de nouvelles données dévoilées par l’institut Gamaleya, qui développe le Spoutnik V.
Dans un communiqué, l’institut affirme que le vaccin est efficace à 91,4% après l’injection de deux doses administrées à 28 jours d’intervalle. Ces résultats portent sur des tests effectués sur un total 18.794 volontaires.
En conséquence, l’institut Gamaleya affirme que le Spoutnik V est efficace, mais également bon marché et facile à transporter.
Ces nouvelles données permettront-elles au controversé vaccin russe de gagner en crédibilité? Rien n’est moins sûr à ce stade. Un certain nombre de scientifiques internationaux a en effet mis en doute la fiabilité des données sur la base desquelles le vaccin russe est devenu le premier au monde à recevoir une approbation provisoire. Cela n’a néanmoins pas empêché la Hongrie de devenir plus tôt ce mois-ci le premier pays de l’UE à tester le Spoutnik V.