La contamination par le PFAS a été trouvée dans le sang de chaque habitant des Pays-Bas


Principaux renseignements

  • Le sang de tous les résidents néerlandais contient des PFAS à des niveaux supérieurs aux seuils de santé recommandés.
  • Il existe des variations géographiques dans les niveaux de PFAS, les résidents proches des usines présentant des concentrations plus élevées. Des réglementations plus strictes et une interdiction des PFAS sont préconisées pour atténuer la pollution de l’environnement.
  • Pour l’instant, aucune étude similaire n’est prévue en Belgique.

Contamination généralisée et variations

Les PFAS, un groupe de milliers de substances chimiques persistantes connues sous le nom de substances per- et polyfluoroalkyles, ont été détectées dans le sang de chaque individu aux Pays-Bas. Une recherche récente analysant 1500 échantillons de sang de 2016 et 2017 a révélé que presque tout le monde a des niveaux dépassant les seuils de santé recommandés.

Selon le RIVM (Institut national pour la santé publique et l’environnement), la présence de PFAS au-delà de ce seuil suscite des inquiétudes, car elle peut avoir un impact sur le système immunitaire. L’exposition aux PFAS est principalement due à la consommation d’aliments et, dans une moindre mesure, à l’eau potable.

Variations géographiques des niveaux de PFAS

Bien que la contamination soit généralisée, les variations géographiques des niveaux de PFAS sont évidentes. Par exemple, les habitants de Dordrecht, près de l’usine Chemours qui a rejeté de l’APFO pendant des décennies, présentent des concentrations plus élevées de cette variante spécifique des PFAS que la moyenne nationale. De même, les personnes vivant autour de l’estuaire de l’Escaut occidental, où l’entreprise chimique 3M a rejeté des milliers de kilogrammes de PFAS chaque année, présentent des niveaux élevés de PFOS.

Si les résultats des analyses de sang indiquent une présence généralisée de PFAS, il est important de noter que tout le monde ne ressentira pas immédiatement des problèmes de santé. La gravité des effets dépend de plusieurs facteurs, notamment de la quantité et de la durée de l’exposition, ainsi que de l’état de santé général de l’individu. Le RIVM insiste sur la nécessité de poursuivre les recherches afin de comprendre pleinement les implications à long terme de ces résultats sur la santé.

Efforts pour atténuer la pollution par les PFAS

Étant donné la nature omniprésente de la contamination par les PFAS, il est difficile d’éviter toute exposition. Le RIVM préconise une réglementation plus stricte des émissions industrielles et de l’utilisation des produits afin d’atténuer la pollution de l’environnement. Notamment, les Pays-Bas, avec quatre autres nations européennes, ont pris l’initiative d’interdire les PFAS dans toute l’Europe. Cette mesure proactive offre l’espoir d’un avenir avec des niveaux réduits de PFAS, comme en témoigne la baisse des concentrations sanguines de PFOS en France depuis son interdiction en 2008.

Des recherches en cours sur des échantillons de sang prélevés cette année visent à évaluer toute baisse potentielle des niveaux de PFAS.

La Belgique ?

Il n’existe actuellement aucune étude à grande échelle sur les niveaux de PFAS chez les résidents en Belgique. Le Centre de connaissances des soins de santé fédéraux (KCE) doute de l’utilité des tests sanguins individuels. Il étudie toutefois les moyens d’accroître nos connaissances sur les effets des PFAS.

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