Le Conseil de l’Enseignement flamand (VLOR) tire la sonnette d’alarme concernant l’augmentation prévue des frais d’inscription dans l’enseignement pour adultes à partir de la prochaine année scolaire. Dans un avis d’urgence, le conseil avertit que cette mesure compromet gravement l’apprentissage tout au long de la vie. L’augmentation du coût des formations linguistiques suscite particulièrement de vives critiques. Le VLOR déplore une décision prise sans concertation avec le terrain et bien trop tard. Selon le conseil, cela va à l’encontre de la promesse du gouvernement flamand de stimuler la formation continue.
Key takeaways
- Le Conseil flamand de l’enseignement (VLOR) avertit que l’augmentation des frais d’inscription menace l’apprentissage tout au long de la vie, surtout pour les groupes vulnérables et les cours de langues.
- Le conseil craint une baisse des inscriptions et une détérioration de la qualité de l’enseignement pour adultes. Cette détérioration serait due à une offre et un personnel réduits.
- Le VLOR et le parti d’opposition Groen appellent à une concertation et à la protection des apprenants. Ils soulignent l’importance des cours de langues pour le marché du travail.
Selon le Conseil flamand de l’enseignement (VLOR), les formations linguistiques sont à tort considérées comme des « loisirs » et se voient ainsi imposer des tarifs plus élevés. C’est ce que rapporte la VRT. Même le cours de néerlandais pour les allophones – proposé à un tarif réduit de 0,03 euro par période de cours – constitue encore, selon le conseil, un obstacle pour les publics vulnérables.
« Si le gouvernement considère la langue comme un levier essentiel pour l’intégration, il doit éliminer tous les obstacles financiers », déclare le VLOR. Le gain budgétaire est minime, mais l’impact pour les apprenants est considérable.
Importance pour le marché du travail sous-estimée
Le gouvernement flamand qualifie de nombreuses formations linguistiques d’« enrichissement personnel », mais le VLOR insiste sur leur rôle crucial pour le marché du travail. Dans des secteurs où le multilinguisme est un atout – comme les soins, le commerce ou la technique – les cours de langues sont indispensables.
« Ne pas parler français, c’est rater des opportunités sur le marché du travail. L’enseignement pour adultes peut combler ce vide », affirme le conseil. La ministre Demir avait elle-même déclaré vouloir renforcer l’ancrage professionnel de ces formations. Selon le VLOR, la hausse des prix va justement à l’encontre de cet objectif.
Seuil d’accès plus élevé, moins d’apprenants
Le gouvernement flamand reconnaît que la hausse des prix entraînera probablement une baisse des inscriptions. Le VLOR partage ce constat et parle d’« une occasion manquée ». Moins d’apprenants signifie aussi moins de recettes et une contribution réduite à l’objectif de l’apprentissage tout au long de la vie.
Le conseil avertit également d’une perte de qualité. Une baisse des inscriptions pourrait entraîner une réduction de l’offre, la suppression de formations, et une diminution du personnel. Les apprenants devront alors se déplacer plus loin pour trouver une formation adéquate.
Appel à la concertation et à la protection sociale
Le VLOR demande au gouvernement d’entamer d’urgence une concertation avec les partenaires de l’enseignement et du secteur social. Des mesures transitoires doivent être mises en place pour protéger les publics vulnérables, si la hausse des prix est maintenue.
Le parti d’opposition Groen soutient également cet appel. La députée Kim Buyst souligne que l’enseignement pour adultes n’est pas un produit de luxe : « Il s’agit de personnes qui osent, pour la première fois, dire qu’elles ne savent pas lire. D’ouvriers qui veulent pouvoir aider leurs enfants. Ce ne sont pas des amateurs – ce sont des personnes qui ont besoin de soutien, pas d’une facture supplémentaire. »
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