Comment les jeux vidéo sont le nouvel Eldorado du blanchiment d’argent

Le producteur de Counter-Strike prétend que les achats dans les jeux vidéo sont massivement utilisés pour blanchir l’argent du circuit criminel. Et ce n’est pas le seul jeu vidéo qui subit des fraudes sur sa plateforme.

Le développeur américain de jeux Valve, le créateur de Counter-Strike: Global Offensive (CS: GO), a dû cesser d’échanger des ‘container keys‘ dans le fameux jeu de tir en novembre dernier. Ces clés servaient à obtenir des objets de chasse rares tels que des fusils, des couteaux ou des peaux.

Ces dernières années, de tels objets de jeu et ces clés ont également été échangés entre les joueurs, dans le jeu ou en tant qu’achats séparés dans des boutiques en ligne. Certaines pièces uniques changent ainsi de mains pour des sommes exubérantes d’un propriétaire à l’autre.

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Dans un article de blog, Valve a soudainement annoncé que ‘presque tous les achats ou ventes clés dans le jeu sont faits avec de l’argent frauduleux’, et qu’il n’offrirait donc plus cette option aux joueurs.

‘Les réseaux mondiaux de fraude utilisent CS: GO pour liquider leurs profits illégalement acquis’, peut-on lire plus loin dans cet article.

Jeux virtuels, vrais criminels

L’argent se retrouve ainsi blanchi dans les jeux vidéo: les criminels utilisent l’argent volé, ou obtenu par d’autres activités illégales, pour acheter de la monnaie ou des objets dans le jeu (comme ces fameuses clés). Plus tard, ils les revendent pour de l’argent réel… qui est introuvable.

Dans certains cas, les criminels attirent les joueurs, dont beaucoup sont des mineurs sans méfiance, dans des offres et des réductions qu’ils ne peuvent pas refuser.

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Ce qui rend les jeux vidéo si adaptés à cette stratégie, c’est qu’en général aucune identité ou coordonnée bancaire ne doit être liée à un profil pour pouvoir acheter de la monnaie ou des objets dans le jeu.

Le très populaire Fortnite lutte ainsi contre le blanchiment d’argent depuis des années. Une seule société de cybersécurité a signalé 53.000 avertissements d’escroquerie dans les jeux, uniquement pendant les mois de septembre et octobre 2018.

FIFA et World of Warcraft

Selon une étude approfondie du groupe de réflexion RUSI, qui se penche sur la défense et la sécurité, le jeu de football FIFA et le jeu fantastique World of Warcraft sont également très populaires dans le circuit criminel. Ce sont tous des jeux qui permettent l’interaction avec d’autres joueurs et qui possèdent leur propre monnaie.

En Belgique, diverses formes d’achats en jeu sont interdites car elles violent nos lois sur les jeux de hasard. Par exemple, ce qu’on appelle les ‘boîtes à butin’ ou « loot boxes’, dans lesquelles un joueur paie de l’argent pour un objet sans savoir à l’avance de quoi il s’agit. Il peut s’avérer être un accessoire unique au jeu, mais il peut aussi être un morceau de ferraille sans valeur.

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