L’art de la fauconnerie est aujourd’hui fortement encadré, et les rapaces sont tous des espèces protégées. Ce qui peut poser problème aux oiseleurs qui voudraient chasser dans les landes de Grande-Bretagne.
On savait que le Brexit aurait de lourdes conséquences sur les échanges entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, mais de nouveaux effets imprévus se font encore sentir. Comme l’impact sur le secteur de la fauconnerie, ou l’art de capturer un gibier dans son milieu naturel à l’aide d’un oiseau de proie dressé.
La pratique n’est pas forcément très répandue, du moins en Europe occidentale, mais elle regroupe toujours des passionnés d’un peu partout dans le monde. Dans de nombreux pays, dont la Belgique et la majorité de l’Union européenne, la fauconnerie est d’ailleurs reconnue au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Chez nous, on peut aisément trouver des associations et des formations dédiées à cet art millénaire.
Des oiseaux très protégés
Sauf que cette pratique implique forcément la possession d’un animal, un faucon, un épervier, un autour, voire certaines espèces d’aigle. Des oiseaux qui sont tous, ou presque, protégés, et dont le commerce et la possession sont fortement réglementés par des règlements internationaux, comme celui de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
Quel rapport avec le Brexit ? Et bien c’est que sortir de l’Union européenne accompagné d’un animal protégé est fortement encadré afin d’éviter les trafics. Et que le Royaume-Uni, qui compte 25.000 fauconniers et qui est une destination prisée pour la chasse au rapace, s’est mis hors des frontières de l’Union. Dans ce domaine-ci aussi, le Brexit signifie durcissement des règles et fin de la libre circulation.
Un certificat
Pour clarifier la situation, la CITES s’est fendue d’un communiqué de presse expliquant les nouvelles procédures: « Depuis le Brexit, nous recevons régulièrement des demandes de renseignements concernant les documents requis pour voyager avec des rapaces vers le Royaume-Uni (et donc hors de l’Union européenne) en vue d’une chasse au vol à titre privé. Tous les rapaces sont protégés par la convention CITES. Si vous souhaitez vous rendre hors de l’UE avec votre rapace, vous devez demander un certificat de propriété. Ce certificat remplace les documents CITES d’importation et d’exportation que vous auriez dû sinon obtenir et présenter à chaque franchissement de frontière. »
La fauconnerie, comme l’équitation, fait partie des arts que les chasseurs et les pasteurs nomades des steppes d’Eurasie ont légué au monde dès la plus haute antiquité. Une pratique ancienne, qui peut paraître étrange à notre époque urbanisée, où chasser le lièvre un rapace au poing pourrait être perçu comme une survivance du fond des âges. Mais ce n’est pas une raison pour laisser nos circonvolutions politiques l’entraver.
Pour aller plus loin :