La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, déclare que de nouvelles hausses des taux d’intérêt étaient imminentes. La dirigeante reconnaît que le risque de récession augmente, mais elle ajoute qu' »une contraction économique est insuffisante pour freiner une inflation galopante. »
Christine Lagarde : « Le risque de récession a augmenté, mais il est encore trop tôt pour arrêter les hausses de taux d’intérêt »

Pourquoi est-ce important ?
La guerre en Ukraine et la crise énergétique, entre autres, font exploser l'inflation. La BCE a donc relevé ses taux d'intérêt au cours des derniers mois pour freiner la dévaluation monétaire. Actuellement, les résultats sont aux abonnés absents. À ce jour, l'inflation est un multiple de l'objectif à moyen terme de 2 % fixé par l'institution monétaire.Dans l’actualité : après plusieurs hausses de taux importantes, les investisseurs espèrent que la BCE tirera moins fort sur le frein à main dans les prochains mois. Mme Lagarde laisse maintenant entendre que d’autres augmentations suivront quoi qu’il en soit.
- Les risques de récession augmentent, alors que, selon la présidente de la BCE, des recherches récentes suggèrent que l’inflation ne baissera pas de manière significative. « Il en faudra plus pour faire baisser la dévaluation monétaire », a-t-ellerépété lors d’un discours à Francfort. « En fin de compte, nous relèverons les taux d’intérêt à un niveau qui ramènera l’inflation vers notre objectif à moyen terme en temps voulu. »
- En octobre, l’inflation dans la zone euro s’est établie à 10,7 % (en glissement annuel). En septembre, il était encore de 9,9 %, et en octobre 2021, il n’était que de 4,1 %.
- En raison de l’inflation extrêmement élevée, l’institution monétaire a commencé à relever les taux d’intérêt l’été dernier. Depuis lors, le taux de dépôt – la commission que les banques perçoivent lorsqu’elles placent leur argent auprès des banques centrales nationales – a augmenté de 200 points de base pour atteindre 1,5 %. Avant le début des vacances d’été, les institutions financières devaient encore payer un taux d’intérêt punitif (-0,5 %) sur ces dépôts.
- La prochaine réunion de la BCE est prévue pour le 15 décembre. L’institution monétaire devrait alors réviser les taux d’intérêt à la hausse de 50 points de base.
- Beaucoup dépendra bien sûr du chiffre de l’inflation pour ce mois-ci. S’il s’avère que la dépréciation de la monnaie continue à gagner du terrain, les chances d’une hausse plus substantielle des taux d’intérêt le mois prochain augmenteront.
Plus de détails : Luis de Guindos, le vice-président de la BCE, partage l’avis de Mme Lagarde.
- Il a déclaré en début de semaine qu’une économie plus faible ne suffira pas à compenser les effets à la hausse de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine sur les prix à la consommation.
De l’autre côté de l’Atlantique
Un regard sur les États-Unis : les déclarations de Lagarde et de Guindos suivent brièvement des commentaires similaires de leurs homologues américains. Plusieurs dirigeants de la Fed ont souligné ces derniers jours que les hausses de taux d’intérêt ne s’arrêteront pas de sitôt aux États-Unis non plus.
- Les investisseurs ont réagi furieusement au dernier rapport sur l’inflation à la fin de la semaine dernière. Elle montre que la vie est devenue 7,7 % plus chère aux États-Unis en octobre par rapport à l’année précédente. C’est 20 points de base de moins que prévu. Ils espèrent maintenant des hausses de taux d’intérêt moins sévères.
- Lael Brainard, vice-présidente de la Réserve fédérale, et Christopher Waller, membre du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, n’excluent certes pas une hausse plus douce des taux d’intérêt, mais ils soulignent qu’il est trop tôt pour changer le fusil d’épaule. Selon Mary Daly, présidente du bureau régional de la Fed à San Francisco, les taux d’intérêt américains n’ont pas encore augmenté d’au moins 1 point de pourcentage.
Conclusion : tant dans la zone euro qu’aux États-Unis, le resserrement de la politique monétaire ne prendra pas fin de sitôt. Au mieux, nous pouvons nous attendre à des augmentations moins fortes dans les mois à venir. Beaucoup dépendra bien sûr des indicateurs économiques, tels que l’évolution de l’inflation.
MB