Cette nouvelle éolienne va-t-elle gommer le principal point faible de cette source d’énergie?

Siemens Gamesa et Siemens Energy ont récemment annoncé la conclusion d’un partenariat en vue de développer une ‘éolienne à hydrogène’, rapporte le site H2 View. Le dispositif est censé résoudre le problème de la production intermittente d’électricité propre à cette source d’énergie.

Le principe de l’éolienne à hydrogène est d’intégrer un électrolyseur directement dans la turbine – à la base du mât d’une éolienne offshore – afin de transformer l’énergie produite directement en hydrogène.

Avec cette approche intégrée, ‘les pertes électriques sont réduites au minimum, tandis qu’une approche modulaire assure une mise en place opérationnelle fiable et efficace pour une solution évolutive d’éolien offshore à hydrogène’, avance Siemens Gamesa. De concert avec Siemens Energy, les deux entités prévoient d’investir 120 millions d’euros dans le projet.

Un modèle de démonstration sera dans un premier temps intégré à l’éolienne ‘la plus puissance du monde’, la SG 14-222 DD fabriquée par Siemens Gamesa, et dotée d’une capacité de 14 mégawatts grâce à son envergure de 222 mètres.

Les deux partenaires entendent fournir une démonstration offshore grandeur nature d’ici 2025 ou 2026.

Avantages…

L’un des gros points faibles de la production électrique issue de l’éolien, c’est son intermittence. Sans vent, pas d’électricité. Et lorsque la production est excédentaire, et que le réseau est saturé, les turbines doivent être déconnectées car il est à l’heure actuelle pratiquement impossible de stocker cette électricité.

C’est ici que l’hydrogène entre jeu. En utilisant cette électricité pour électrolyser de l’eau, et ainsi séparer les molécules d’oxygène et d’hydrogène, celle-ci ne serait plus perdue mais bien stockée sous forme d’hydrogène.

De plus, pareils dispositifs auraient également l’avantage de pouvoir fonctionner de manière autonome, sans devoir être connectés au réseau. ‘On pourra ainsi ouvrir davantage de sites éoliens et de meilleure qualité’, affirme le CEO de Siemens Energy, Christian Bruch.

Autre avantage: le procédé permettrait de booster la production d’hydrogène, très énergivore, issue des énergies vertes. Car à l’heure actuelle, 95% de l’hydrogène consommé est obtenu par vaporeformage du gaz naturel, autrement dit un combustible fossile.

… Et inconvénients

Toutefois, tout n’est pas rose avec cette forme d’énergie verte:

  • Stocker l’énergie éolienne est beaucoup moins rentable que de l’utiliser directement: le rendement des électrolyseurs atteint pour l’instant, dans le meilleur des cas, 75%. Cela signifie que minimum 25% de l’électricité produite est perdue durant le processus.
  • Par ailleurs, l’électrolyse de l’eau coûte actuellement environ quatre fois plus cher que le vaporeformage.
  • Enfin, le stockage et éventuellement la collecte de l’hydrogène posent également question à ce stade.

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