La grande banque suisse UBS analyse chaque année les plus grosses bulles immobilières du monde. Que montre le rapport de 2020 ? Les villes avec un immobilier surévalué n’ont jamais été autant en danger. Et tout comme en 2029, Munich connait les plus grands risques.
Pendant la crise du coronavirus, les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche dans les grandes villes du monde, explique le rapport d’UBS. L’étude a comparé les prix du marché du deuxième trimestre 2020 avec la même période en 2019.
Le prix de la vie dans les grandes villes a continué d’augmenter régulièrement. Et ce malgré les aides gouvernementales, telles que les allocations de chômage. Mais avec les taux d’intérêt bas et la suspension des ventes privées forcées, la valeur des propriétés a augmenté dans de nombreuses villes.
Le rapport utilise l’indexation pour exprimer la stabilité d’un marché immobilier. Un score de -1,5 à -0,5 indique un bien immobilier sous-évalué. Un nombre de -0,5 à 0,5 indique un bon équilibre qualité-prix. Une cote entre 0,5 et 1,5 est un signe de surévaluation. À partir de 1,5, il y a une bulle immobilière potentielle.
Dans les 5 villes, la bulle immobilière est vraiment très impressionnante.
5. Paris — 1,68 sur l’indice de risque
En 2019, la capitale française était encore un nouveau venu dans le top 10. Un an plus tard, il occupe déjà la 5e place. En 2018, UBS ne considérait même pas qu’il y avait de risque de bulle avec une cote de 1,54.
Tout le monde n’est pas d’accord avec cette évaluation. Selon Thomas Lefebvre, directeur du courtier immobilier français MeilleurAgents, la ville est ‘loin d’une bulle’. ‘Il existe une corrélation directe entre les prix de l’immobilier et la capacité d’emprunt des acheteurs, qui est contrôlée par la Banque centrale européenne. Ces tarifs n’augmenteront pas. De plus, les taux d’intérêt ont baissé de 1% en 2019, augmentant la capacité d’emprunt de 30%’, explique Lefebvre.
Pourtant, la banque suisse UBS estime qu’un salarié moyen en France devra épargner pendant 17 ans pour obtenir une maison de 60 mètres carrés à Paris.
4. Hong Kong — 1,79 sur l’indice de risque
Le marché immobilier est vraiment très serré et appartient à une poignée de promoteurs immobiliers. À Hong Kong, quelque 7,4 millions de personnes vivent sur une superficie de 1.100 kilomètres carrés. Le marché est tellement bouché que, même quand le chômage a atteint des sommets historiques, les prix n’ont baissé que d’un pour cent.
Pour fonder une famille, les jeunes Hongkongais doivent d’abord quitter l’appartement de leurs parents. Mais UBS estime qu’il faut économiser 20 ans pour pouvoir acheter un logement dans cette ville. Cette situation désespérée a poussé certains jeunes à s’installer dans des ‘cabines cercueil’, des espaces extrêmement petits où une seule personne peut vivre.
Bien que la ville soit passée de 1,84 à 1,79 sur l’index des risques, aucune réelle solution n’a encore été trouvée. Le gouvernement a même envisagé la construction de logements souterrains dans les montagnes de Hong Kong.
3. Toronto — 1,96 sur l’indice de risque
C’est la troisième année consécutive que le marché de Toronto est considéré comme une bulle immobilière. En 2019, l’index de risque était descendu de 1,95 à 1,86. Mais cette année, la ville connait un nouveau record avec une cotation de 1,96.
La pandémie a fait grimper les prix de l’immobilier au Canada. Les ventes immobilières ont grimpé de 25% alors que les prix ont augmenté de 14%. Ce sont surtout les maisons unifamiliales qui sont les plus demandées.
Selon les médias canadiens, il faut environ 7 ans au Canadiens moyens pour payer une maison de 5,5 m². Le loyer moyen d’un appartement avec une seule chambre est d’environ 2.000 dollars canadiens – 1.295 euros – par mois.
2. Francfort – 2,26 sur l’indice de risque
Francfort a connu la plus grosse hausse cette année. Il a largement dépassé Toronto en passant d’une cotation de 1,71 à 2,26. Ce centre financier et boursier de l’Allemagne attire de nombreux travailleurs étrangers avec d’importants salaires. Cela a fait augmenter le coût de la vie dans cette ville.
Ces dernières années, le secteur financier de Francfort s’est considérablement développé. 10.000 emplois bancaires ont été transférés dans la ville, selon le Financial Times. Et la banque allemande Helaba a annoncé qu’elle créerait 3.500 emplois supplémentaires dans le secteur bancaire de la ville d’ici la fin de 2021, en réponse au Brexit.
Cette année, le prix moyen d’un appartement s’élevait à environ 7.200 euros le mètre carré. Cela représente une augmentation de 8% par rapport à 2019, selon le courtier immobilier Bulwiengesa. Heureusement, la hausse des loyers semble de toute façon se stabiliser. Depuis 2014, le loyer moyen a augmenté d’environ 10% par an.
1. Munich — 2,35 sur l’indice de risque
La ville bavaroise a obtenu pour la deuxième année consécutive le score le plus haut sur l’indice de risque. Et ce score ne cesse de grimper. Il est passé de 2,01 en 2019 à 2,35 en 2020.
Malgré une importante récession en Allemagne l’été dernier, le prix d’achat des logements à Munich continue d’atteindre des sommets astronomiques. L’activité locale y est très développée et a attiré de nombreux nouveaux résidents ces dernières années. Mais les nouveaux projets immobiliers sont à la traîne. Le mètre carré s’estime à 10.000 euros en ville.