Principaux renseignements
- La lassitude des électeurs et leur désillusion à l’égard du système politique risquent de se traduire par une faible participation.
- Un parlement fragmenté pourrait voir une augmentation de la représentation des groupes populistes et pro-russes, avec Vazrazhdane émergeant comme la deuxième force la plus importante.
- La lutte actuelle de la Bulgarie contre la corruption se poursuivra, entravée par un système judiciaire au service d’intérêts politiques.
Les Bulgares s’apprêtent à voter dimanche pour leurs septièmes élections générales en un peu plus de trois ans. Ce cycle électoral répété reflète l’instabilité politique persistante qui règne dans le pays. Les analystes politiques prévoient que ces dernières élections seront probablement le reflet des résultats précédents, sans vainqueur clair et avec une fragmentation continue au sein du parlement.
Seules deux des six élections organisées depuis 2021 ont abouti à la formation d’un gouvernement. Les deux se sont ensuite effondrés en raison de l’échec des tentatives des politiciens de mettre en œuvre des politiques et des réformes. Les élections de juin n’ont pas donné de vainqueur clair, laissant sept partis politiques dans une législature fracturée incapable de former une coalition.
Les analystes prévoient une faible participation des électeurs
Les analystes estiment que la lassitude des électeurs et leur désillusion à l’égard du système politique se traduiront probablement par une faible participation. Ce parlement fragmenté pourrait voir une augmentation de la représentation des groupes populistes et pro-russes. Des inquiétudes ont été exprimées quant à l’intégrité du vote. Stoyana Georgieva, une éminente analyste, a souligné la probabilité d’une faible participation record associée à un nombre élevé de votes exprimés sous la contrainte.
Mme Georgieva a laissé entendre que Vazrazhdane, le principal parti pro-russe de Bulgarie, pourrait devenir la deuxième force politique du parlement. Ce parti d’extrême droite, ultranationaliste et populiste prône la levée des sanctions contre la Russie, la fin du soutien à l’Ukraine et l’organisation d’un référendum sur l’adhésion de la Bulgarie à l’OTAN.
La lutte permanente du pays contre la corruption
Depuis 2020, la Bulgarie, un pays des Balkans de 6,7 millions d’habitants, traverse une période d’instabilité politique. Ce phénomène a débuté avec des manifestations nationales contre des politiciens corrompus qui ont laissé des oligarques prendre le contrôle des institutions de l’État. Le pays, l’un des plus pauvres et des plus corrompus de l’Union européenne, est confronté à une lutte permanente contre la corruption, entravée par un système judiciaire largement accusé de servir des intérêts politiques.
Mme Georgieva a exprimé son scepticisme quant à la capacité du prochain parlement à forger un compromis largement acceptable. Elle a suggéré que tout gouvernement potentiel serait probablement un « compromis à la limite du moindre mal », étant donné la position précaire de la Bulgarie au milieu de conflits régionaux tels que la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient. Elle a identifié trois blocs principaux au sein de la politique bulgare : les partis kleptocratiques menés par le GERB, les partis luttant pour la justice et la démocratie libérale, et les groupes ouvertement pro-Poutine.
Changements dans le paysage politique
Georgieva pense qu’un gouvernement de coalition se formera probablement après ces élections entre les forces démocratiques et les partis kleptocratiques, qui maintiennent tous deux des positions pro-européennes et pro-Ukraine. Alors que le schéma des dernières élections laisse présager des résultats similaires, ces élections introduisent des changements dans le paysage politique. Deux partis de longue date – les socialistes et le Mouvement pour les droits et les libertés – ont été considérablement affaiblis par des conflits internes.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!