Brexodus: 250 000 expatriés retourneront en Grande-Bretagne en cas de no-deal Brexit

Si la Grande-Bretagne et l’Union européenne ne parviennent pas à conclure un accord sur une coopération future après leur divorce, de nombreux expatriés britanniques risquent de retourner dans leur pays d’origine. C’est ce qu’affirme un rapport du gouvernement britannique sur les conséquences d’un « no-deal-brexit », qui évoque un « Brexodus« . 

Il prédit que 50 000 à 250 000 expatriés britanniques résidant actuellement dans d’autres États membres de l’Union européenne pourraient décider de retourner au Royaume-Uni en cas d’absence d’accord conclu entre ce dernier et l’UE.

40 % de ces expatriés pourraient être des retraités plus gros consommateurs de soins de santé et de services sociaux

De tels nombres risquent d’accroître de façon importante la pression sur des services publics déjà fort sollicités. En effet, 40 % de ces expatriés pouraient être des retraités, qui avaient décidé de passer leur retraite sur le Vieux Continent, en particulier dans le bassin méditerranéen.

Selon le scénario le plus défavorable, près de 150 000 Britanniques pourraient décider de rentrer au pays au cours de la première année suivant le départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, fixé pour le moment au 29 mars de cette année. 30 000 d’entre eux arriveraient même dans les 3 premiers mois suivant cette date, et 100 000 de plus leur emboîteraient le pas au cours de l’année suivante.

Toutefois, le ministère britannique du Travail et des Pensions (Department for Work and Pensions, ou DWP) dispose d’une prévision plus optimiste concernant le « Brexodus », la vague de retours d’expatriés britanniques. Il évalue à 50 000 le nombre de ces retours en cas de Brexit sans accord.

1,3 million de citoyens britanniques expatriés risquent de voir leur existence totalement bouleversée

Environ 1,3 million de citoyens britanniques résident actuellement dans un autre État membre de l’Union européenne. Un rupture brutale des relations économiques que le Royaume-Uni entretient avec l’UE aurait un effet ravageur sur leurs existences. Elle pourrait remettre en question leur emploi potentiel, et le droit de travailler dans leur nouveau pays, ou compliquer leur accès à leur pension de retraite britannique, par exemple.

Garanties

En outre, ce « Brexodus » constitue une véritable menace pour le système de soins de santé britannique (National Health Service, ou NHS),  et les institutions de protection sociale, qui connaissant déjà des difficultés. Selon le DWP, la vaste majorité de Britanniques vivant dans des pays membres de l’UE demeureront dans ces pays s’ils obtiennent la garantie que leurs droits seront respectés, même en cas de « no-deal brexit ».

Selon Londres, les évaluations du scénario du pire sont donc exagérément pessimistes, et trompeuses, et le DWP table plutôt sur un maximum de 50 000 retours, ce qui n’exclut pas de prendre en compte la pire des hypothèses.

Des expatriés pas forcément bienvenus dans leur pays

De même, le gouvernement britannique redoute que les expatriés rencontrent des difficultés avec l’administration  britannique lors de leur retour en Grande-Bretagne, surtout s’ils demandent à bénéficier d’aides sociales.  « Certaines de ces personnes, si elles sont nées à l’étranger de parents britanniques, n’auront peut-être jamais mis les pieds au Royaume-Uni, de sorte qu’il y aura très peu de données les concernant », a déclaré une source.

Néanmoins, le gouvernement britannique assure qu’il met tout en œuvre pour que tous les ressortissants rentrant au pays aient un accès immédiat aux aides sociales et au soutien auxquels ils ont droit.

Le Brexodus est déjà un fait

Depuis que la population britannique a opté pour un brexit, on commence à entrevoir les prémices d’un Brexodus. En 2018, on recensait 285 698 Britanniques résidant en Espagne, soit 7.777 personnes de moins que l’année précédente. Au cours des cinq dernières années, selon le journal El País, la population britannique en Espagne aurait diminué de 157 107 personnes.

Plus