Selon le négociateur en chef de l’UE chargé du dossier du Brexit Michel Barnier, l’Union ne fera jamais de compromis sur l’intégrité du marché unique lorsqu’il s’agira de négocier un accord commercial avec le Royaume-Uni.
Les mots de Michel Barnier doivent encore résonner à l’université Queen’s de Belfast où il s’est exprimé lundi soir et entretenu avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar. ‘C’est notre principal atout du côté de l’UE. Jamais l’UE ne fera de compromis, ne fragilisera ou ne détruira le marché unique, jamais’, a-t-il ainsi déclaré selon CNBC. Ça a le mérite d’être clair.
Ce fameux marché unique de l’UE (ou marché intérieur) vise à garantir la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes, les ‘quatre libertés fondamentales’. Autrement dit, il permet aux citoyens de l’UE d’étudier, de vivre, de faire leurs achats, de travailler ou de prendre leur retraite dans n’importe quel pays de l’UE, ainsi que de profiter de produits provenant de toute l’Union.
Une période de transition très courte
Avec une population de plus de 500 millions de personnes, l’adhésion au marché unique et la libre circulation des biens et des services représente une aubaine pour les entreprises. Les mauvaises langues diront qu’il fallait y penser plus tôt avant de voter en faveur du Brexit. Car si le Royaume-Uni restera membre du marché unique après sa sortie de l’UE ce vendredi 31 janvier, cette ‘période de transition’ ne sera en vigueur que jusque la fin de 2020.
Pendant ces quelques mois, le Royaume-Uni et l’Union européenne tenteront de conclure un accord commercial, un challenge de taille vu le temps qu’il leur est imparti. Pour rappel, le Brexit a été voté lors d’un référendum en juin 2016, il y a presque quatre ans… Bruxelles a par ailleurs déjà averti Londres que les relations commerciales ne seront pas les mêmes après le Brexit. Toutes les caractéristiques d’un divorce difficile. Mais le Premier ministre britannique Boris Johnson se veut optimiste et croit en un accord avant la date limite… qu’il s’est lui-même imposé.
‘Limiter les dégâts’
Le négociateur européen Michel Barnier en a également profité pour rappeler les futures conséquences négatives du Brexit. Conséquences qui selon lui, n’ont pas été bien saisies du côté britannique, ou mal expliquées à la population. ‘Maintenant, nous devons faire face à la réalité et être réalistes’, a-t-il martelé. Traduction: le ‘commerce sans friction’ de biens et services qu’espère le Royaume-Uni avec l’UE n’est qu’une vaste illusion.
‘Quel que soit l’accord que nous atteindrons sur notre future relation, le Brexit sera toujours une opération visant à limiter les dégâts’, a-t-il encore indiqué. ‘Nous devons tout reconstruire. À la fin de l’année, si nous n’avons pas d’accord, ce ne sera pas la routine habituelle et le statu quo. Nous devons affronter le risque d’être au bord du précipice, en particulier concernant le commerce.’
De son côté, l’Union européenne souhaite notamment garantir des ‘conditions de concurrence équitables’ au Royaume-Uni, soucieuse que le pays n’en profite pour mener une politique plus active en matière de subventions aux entreprises, de régime fiscal concurrentiel et de politique de concurrence. Bref, le divorce est encore loin d’être consommé…
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