Le corps humain maintient une réponse immunitaire robuste face au coronavirus pendant environ 8 mois après l’infection, voire bien plus longtemps. C’est ce qu’indique une étude publiée dans la revue Science. Environ 90% des patients qui ont participé à l’étude ont montré une immunité soutenue et durable. Et ils seraient également résistants aux mutations du virus, comme celles venant du Royaume-Uni ou d’Afrique du Sud.
L’une des plus grandes questions concernant le virus Sars-Cov-2 est de savoir si les gens peuvent tomber malades plusieurs fois et si oui, à quelle vitesse ? Certaines personnes ont effectivement été réinfectées par le coronavirus, mais ces cas restent relativement rares. Et une nouvelle étude tend à dire que dans la plupart des cas l’immunité persiste.
L’examen des échantillons sanguins de près de 200 personnes qui ont été infectées par le Covid-19 montre que de multiples éléments du système immunitaire – et pas seulement les anticorps – continuent de réagir efficacement au virus. Le corps humain semble se souvenir de l’envahisseur et est généralement prêt à rapidement contre-attaquer grâce aux anticorps et aux cellules T, s’il est à nouveau exposé au virus.
La réponse immunitaire augmente progressivement lorsque la personne tombe malade, puis commence à se contracter. Elle tend toutefois à se stabiliser et à se maintenir pendant longtemps. L’étude montre qu’après 8 mois, la plupart des personnes infectées par le coronavirus semblaient toujours conserver une immunité relativement stable.
Qu’en est-il des mutations ?
Cette nouvelle étude est publiée alors que le monde s’inquiète de plus en plus des mutations du virus. La première a été identifiée au Royaume-Uni et semble s’être rapidement propagée dans l’Europe. Une deuxième a été découverte en Afrique du Sud. Les auteurs de l’étude se montrent optimistes. La plupart des personnes qui ont eu Covid-19 seraient également immunisées contre les nouvelles variantes.
La raison: les réponses immunitaires ont en mémoire des centaines de composantes du virus, dont seulement quelques-unes sont affectées par les mutations observées jusqu’à présent. Le consensus est que le coronavirus devrait connaitre un nombre impressionnant de mutations pour qu’il ne soit plus reconnu par l’immunité naturelle ou celle induite par le vaccin.
La durée totale de l’immunité est pour l’instant spéculative, car le nouveau coronavirus ne circule chez l’humain que depuis un peu plus d’un an. Les personnes étudiées par l’institut La Jolla pour l’immunologie étaient tombées malades au maximum 9 mois avant la fin de l’étude.
Réinfecté
Soit dit en passant, il est toujours possible qu’une personne immunisée soit infectée par le coronavirus sans tomber malade. Il est en réalité peu probable que le système immunitaire fasse disparaitre totalement le virus. Les gens peuvent donc être porteurs du virus, mais n’en ont pas les symptômes.
Autre nuance: environ 10% des personnes infectées voient leur immunité diminuer plus rapidement que les autres. À l’heure actuelle, il n’est pas encore possible de dire pourquoi cela arrive, car le système immunitaire est extrêmement complexe et il varie considérablement d’une personne à l’autre.
Cela signifie que, dans la pratique, les personnes qui ont contracté le virus il y a plusieurs mois ne peuvent pas savoir avec certitude s’elles font partie des 90% avec une immunité persistante. ‘C’est comme conduire une voiture pour laquelle vous savez qu’il y a 90% de chances que les freins fonctionnent’, donnent en exemple les auteurs de l’étude.
Suffisant?