C’est toute la culture d’entreprise qui a fait la renommée de la Silicon Valley qui est revue, à l’heure où les entreprises traversent des temps difficiles et que leurs perspectives pour les mois à venir sont peu encourageantes.
L’actualité : les employés des Big Tech qui ont échappé à la vague de licenciements qui touche tout le secteur ont vu leurs privilèges se réduire.
Le détail : les Big Tech font des efforts à de nombreux niveaux pour réduire leurs dépenses, sous la pression des dirigeants en quête de rentabilité et d’un ralentissement généralisé du secteur.
- Cela s’est notamment traduit par des licenciements de masse, mais aussi par des réductions budgétaires pour différents projets en cours.
- Mais ce contexte défavorable a également un impact dans la vie de tous les jours des employés restés en poste. Outre le fait de devoir faire leurs adieux à leurs collègues du jour au lendemain, ils voient également plusieurs de leurs privilèges leur être enlevés ou réduits.
Zoom arrière : pour se développer et surtout attirer les meilleurs talents dans leurs équipes, les entreprises technologiques – mais pas que – de la Silicon Valley ont depuis des années mis les petits plats dans les grands.
- Snacks à volonté, plats adaptés à tous les régimes dans les différentes cantines des entreprises, massages, yoga, fitness, mais aussi blanchisserie ou encore journée du personnel, gadgets en tous genres ne sont qu’une partie des avantages offerts par Google, Facebook et autres à leurs employés.
- Cela a contribué à générer une véritable culture du travail propre à ces entreprises où le bureau est comme une deuxième maison où on s’y sent bien, où on aime passer du temps, plus que de raison…
L’effondrement de la culture du travail californienne
La perte de vitesse du secteur se répercute dans le signe le plus distinctif de la sphère technologie : l’avantage du bureau, comme le souligne le Financial Times.
- Meta a ainsi réduit les avantages liés à la santé et au bien-être en supprimant son service de blanchisserie interne, en mettant fin aux crédits de taxi et en réduisant les budgets alimentaires.
- Chez Alphabet, une trentaine de massothérapeutes a été mise à la porte, parmi les 12.000 employés licenciés.
- En plus de sa culture de « travail hardcore« , Elon Musk a également mis en place une politique alimentaire « partiellement payée » par les employés et a réduit les dépenses des voyages subventionnées et de téléphones portables au sein de Twitter, après son rachat. Plus encore, les prestations de soutien à la fertilité qu’offrait la société auraient également été réduites.
De quoi rendre le travail au bureau moins intéressant et, finalement, pousser les employés au télétravail. Du moins, pour celles et ceux pour qui cela est autorisé.
Un risque de favoriser les démissions ?
Perdre des avantages qui ont fait le succès de la culture du travail à la Silicon Valley pourrait être perçu par certains comme une raison valable de partir, même si les employés restent dans l’ensemble fort chouchoutés? Dans le fait, ce n’est pas tout à fait vrai.
- « Étrangement, alors que la perte d’avantages peut sembler ennuyeuse sur le moment, le fait d’offrir ou de supprimer des avantages n’a qu’un impact très limité sur l’opinion que nous avons de notre lieu de travail », a assuré Bruce Daisley, ancien vice-président européen de Twitter, aujourd’hui consultant en culture du travail, au média britannique.
- « Le Smoothie de la désillusion, c’est lorsque que les entreprises pensent que le fait d’offrir de petits luxes nous fait aimer davantage notre travail. En réalité, cela n’a aucun impact », a-t-il expliqué.
Une vague de démissions ne serait donc pas à craindre, mais on peut tout de même imaginer que la réduction des avantages offerts aux employés ne vient que renforcer l’ambiance pesante dans les allées des open-space des entreprises de la Silicon Valley, déjà plombée par des perspectives pessimistes et des vagues de licenciements.