Exxon Mobil présente ses ambitions en matière de transition énergétique. Le groupe mise sur la capture du carbone, l’hydrogène et les carburants « bio ». Il s’attend à ce que ces activités créent un chiffre d’affaires de quelque centaines de milliards de dollars dans au moins dix ans.
Dans l’actu : une réunion entre Exxon Mobil, une des plus grandes compagnies pétrolières du monde, et les investisseurs.
- Le groupe y a présenté ses ambitions en matière de transition énergétique, rapporte Reuters.
- Dans dix ans, au plus tôt, le groupe s’attend à ce que ses activités dans le domaine des énergies bas-carbone génèrent des centaines de milliards de dollars. Elles devraient ainsi rapporter plus que le pétrole et le gaz réunis. C’est ce qu’explique le CEO Darren Woods.
- Dans cinq ans ou plus, elles devraient déjà rapporter des dizaines de milliards de dollars, estime le groupe.
Les détails : quelles énergies ?
- Exxon est le géant de l’énergie (fossile) qui s’est lancé le plus tard dans le renouvelable et le bas-carbone. La part du pétrole et du gaz, dans ses activités, est ainsi plus élevée que celle d’autres groupes, aujourd’hui.
- Le groupe ne se tourne pas vers le solaire et l’éolien, par exemple. Il s’attaque plutôt à la capture du carbone, la production d’hydrogène et de carburants « bio ».
- Le marché de ces trois éléments pèsera 6.000 milliards de dollars en 2050, estime Exxon. C’est presque autant que le solaire, éolien, nucléaire et l’hydroélectricité réunis (8.000 milliards de dollars).
- Sa prévision pour le poids de ses activités bas-carbone dans les années à venir est d’ailleurs basée, en partie, sur cette capture du carbone. Le groupe s’attend à ce que le prix du carbone triple. Il rapporte de l’argent via des « crédits carbone », ou via l’utilisation du CO2 comme matière première, pour les carburants alternatifs, par exemple.
- Autre mesure de sa transition : la réduction de ses propres émissions. Le groupe annonce d’ailleurs injecter 10 milliards de dollars d’ici 2027, à cette fin.
Moins de volatilité
Le détail : un marché fort différent des énergies fossiles.
- « Cette activité sera très différente de l’activité de base d’Exxon Mobil », explique Dan Ammann, directeur de l’unité Low Carbon Business Solutions. « Elle aura un profil beaucoup plus stable, ou moins cyclique ».
- Cela notamment via plus de contrats à long terme. Le groupe estime ainsi que dans les cinq ans à venir, ces contrats lui rapporteront déjà des revenus de plusieurs milliards de dollars.
- Le marché du pétrole et du gaz est en effet propice à la volatilité, comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine ou la récente décision de l’OPEP.