La Belgique, après un long retard, envoie finalement des véhicules blindés en Ukraine. Les chars Leopard 1 ne suivront pas pour l’instant.
L’essentiel : la Belgique envoie un nouveau paquet de soutien à l’Ukraine. Il s’agit de l’enveloppe la plus importante à ce jour, d’une valeur de 90 millions d’euros. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) l’a annoncé lui-même lors d’une conférence de presse.
- Cet ensemble comprend des missiles antichars RGW-90 et M72 LAW, ainsi qu’une quinzaine de missiles air-air AMRAAM, dont le chef d’état-major Michel Hofman a parlé dimanche dans De Zevende Dag. Lors de la conférence de presse, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a donné peu de détails sur le matériel fourni, mais elle a annoncé que des mitrailleuses, des grenades et des munitions ont été achetées à l’industrie de l’armement belge pour une livraison immédiate. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la livraison de 80 véhicules blindés Iveco Lynx et de 150 camions Volvo N10, comme l’écrit HLN, bien que ce nombre n’ait pas été confirmé par le ministre.
- La livraison de ces véhicules a fait sensation : les Lynx ont déjà défrayé la chronique, lorsqu’il a été constaté qu’après l’application d’un blindage plus lourd, le châssis avait commencé à se déchirer. Les 38 véhicules qui seront livrés en août doivent d’abord passer par l’usine Iveco en Italie pour une maintenance supplémentaire.
- Et les Volvo N10 ne sont pas non plus irréprochables : en 2021, il a été décidé de retirer progressivement ces camions, car » ils n’offrent aucune protection ou une protection insuffisante à l’équipage « . Par conséquent, ils ne sont plus adaptés à une utilisation dans les zones de conflit où nos militaires belges sont déployés », indiquait alors un communiqué de presse. Mme Dedonder a indiqué que tous les véhicules seraient vérifiés pour détecter d’éventuels problèmes, et elle a assuré que chaque véhicule livré serait opérationnel. Ces appareils seront de toute façon retirés progressivement au cours des prochains mois et remplacés par de nouveaux équipements.
Sous-jacents : on parle plus des chars Leopard 1 de l’OIP dans les studios de télévision et les salles de presse que sur le front.
- La surprise a été grande lorsque le chef d’état-major Hofman a parlé dans De Zevende Dag de la présence de chars belges dans les hangars d’une entreprise privée de notre pays. Cette fois, c’est le ministre Dedonder qui a clarifié les relations avec l’OIP à Terzak. Ce faisant, elle reprend le même air : « Les propositions que nous avons reçues jusqu’à présent sont extrêmement coûteuses. Ils demandent jusqu’à 500.000 € pour un char que nous avons vendu à 15.000 €. Et ils sont toujours dans le même mauvais état qu’à l’époque. »
- Le PDG de l’OIP, Freddy Versluys, qui a fait visiter à une équipe de tournage de la VRT NWS les hangars de son entreprise à Tournai, où 400 véhicules blindés sont en stock, a nuancé ce prix : De nouvelles chenilles ? 120.000 euros. Faire réviser le moteur ? 185.000 euros. Nouveaux amortisseurs ? 36.000 euros. Système de tuyaux d’incendie ? 500.000 euros. Que voulez-vous, voulez-vous les donner gratuitement ? »
- Denis Ducarme, député du MR et spécialiste de la défense au sein de son parti, appelle désormais Dedonder à acheter et envoyer les chars, quel qu’en soit le coût : « Il faut en finir d’insister sur l’aide non létale à l’Ukraine, partir en guerre avec des pansements et espérer que cela suffira. Il est temps pour la Belgique de faire un pas de plus, avec des chars et des véhicules blindés », a-t-il déclaré dans Le Vif.
(JM)