Après des mois de ralentissement, la chaine d’approvisionnement mondial des marchandises semble redémarrer, estime une voix importante dans le fret maritime. Mais le secteur du transport par bateaux conteneurs fait encore face à la crise sanitaire : difficulté de changer les équipage et important retard de vaccination.
« Il y aura peut-être encore quelques oscillations, mais en tout, je pense que le pire est passé », estime Esben Poulsson, président de la Chambre internationale de transport maritime (International Chamber of Shipping) dans une interview accordée à la CNBC. Selon lui, les commerçants ont passé précommande assez tôt et en nombre suffisant, ce qui permet de mieux gérer les pénuries de biens.
C’est que ces derniers mois, les chaines de production tournaient au ralenti, notamment en Chine, dû à des rationnements de courant, des confinements, et le manque de main-d’oeuvre, entre autres. Le tout à mener à des pénuries de semi-conducteurs et de puces, qui ont retardé à leur tour tout un nombre d’autres industries. Lors de la reprise post-confinement, la demande est repartie en flèche, mais l’offre n’a pas suivi.
S’il estime que les choses peuvent commencer à aller mieux pour l’ensemble de la chaine d’approvisionnement, il constate tout de même que le secteur du transport maritime, qui fait le lien entre le site de production et le site de livraison, rencontre encore quelques problèmes de taille.
Le secteur du transport maritime a le mal de mer
D’abord, il est difficile de changer les équipages. Des pays imposent encore des restrictions de voyage, rendant difficile le passage du domicile au travail. Contraignant même les membres de l’équipage à rester à bord après leur contrat (en moyenne de quatre à six mois), ou leur interdisant de rejoindre leur bateau, qui peut être loin de leur domicile. En juillet 2021, 250.000 personnes se trouvaient dans chacun de ces deux cas (il y a en tout environ un million de personnes actives dans le transport maritime à travers le monde). Et ne pas changer les équipes régulièrement comporte de la fatigue et donc des risques.
A l’heure des pass sanitaires, le secteur est également mis à mal : il ne connaît qu’un faible taux de vaccination. En octobre, 31% des marins étaient vaccinés, aujourd’hui ils sont 41%, selon une association, le Global Maritime Forum. Partis en mer pendant des mois, issus de pays à faible taux de vaccination, etc. : l’accès à la campagne de vaccination n’est pas toujours garanti. Poulsson demande alors depuis des mois aux gouvernements de considérer les membres d’équipage comme des travailleurs essentiels, et de leur donner un accès prioritaire au vaccin ; sans toujours avoir de résultat.
Une autre organisation du secteur, l’Organisation maritime internationale, estime que les membres d’équipage des bateaux conteneurs sont les « héros oubliés » de la crise covid. Alors que 80% du volume mondial du transport passe par eux.
Prix du conteneur élevés
Selon l’index mondial des conteneurs, compilé par Drewry, centre de recherches et de consultance en matière de chaines d’approvisionnement, le prix du conteneur de 40 pieds (63 mètres cube) a baissé de 0,5% par rapport à la semaine précédente, pour s’établir à 9.146 dollars.
Il est tout de même 238% plus élevé que le prix de la même semaine il y a un an. En août, il dépassait même les 10.000 dollars.