Web Analytics

Nouvelle arme contre l’inflation à Francfort : la BCE fera bientôt davantage que juste augmenter les taux d’intérêt

Nouvelle arme contre l’inflation à Francfort : la BCE fera bientôt davantage que juste augmenter les taux d’intérêt
Christine Lagarde – Getty Images

Tous les regards sont tournés vers les banques centrales cette semaine, notamment la Banque centrale européenne (BCE). Les investisseurs attendent avec impatience de voir s’il y aura une suite aux fortes hausses des taux d’intérêt. En outre, il est possible que l’impulsion en faveur d’un resserrement quantitatif soit donnée.

Pourquoi est-ce important ?

Ces dernières années, la Banque centrale européenne ne s'est pas contentée de réduire les taux d'intérêt (à court terme). L'institution monétaire a également racheté des titres de créance, dans le but de faire baisser les taux d'intérêt à long terme. Cette mesure est aussi connue sous le nom d'assouplissement quantitatif (QE).

Dans l’actu : Le programme de rachat de ces dix dernières années a laissé jusqu’à 5.000 milliards d’euros de titres de créance au bilan de la BCE.

  • Au début de l’année, l’institution monétaire avait déjà décidé d’arrêter d’acheter des obligations. Jusqu’à présent, elle continue à remplacer les titres de créance arrivés à échéance par d’autres titres.
  • L’intention est que la BCE cesse finalement de remplacer ces obligations pour faire un premier pas vers la réduction du bilan.
  • La BCE devrait donner plus de détails sur la manière dont elle envisage de réduire son bilan lors de l’une des prochaines réunions sur les taux d’intérêt.
  • L’incitation au resserrement quantitatif (QT) pourrait servir de passeport pour convaincre les faucons – les membres du conseil d’administration en faveur d’une politique monétaire stricte – de relever les taux d’intérêt moins brutalement cette fois-ci. La BCE a déjà augmenté ses taux d’intérêt de 200 points de base depuis le premier relèvement des taux en juillet.
  • Une telle intervention devrait pousser davantage à la hausse les taux d’intérêt à long terme, et donc le coupon des actifs à revenu fixe. En rendant la dette plus chère, moins d’argent circule dans l’économie réelle. 
  • « Ces derniers temps, la faction la plus ‘faucon’ au sein de la BCE a été moins bruyante dans sa poussée pour un resserrement de la politique monétaire », a noté Birgit Henseler, stratège chez DZ Bank à Francfort, dans un commentaire à l’agence de presse Bloomberg.
  • « En échange d’une hausse des taux probablement moins agressive, les décideurs pourraient bien décider de mettre fin au réinvestissement intégral des flux de trésorerie dans le cadre du programme de rachat (APP) à partir de mars. »

Détails : Les économistes interrogés par Bloomberg s’attendent à ce que la BCE augmente les taux d’intérêt de 50 points de base à chaque reprise, à savoir ce jeudi et en février. Les taux de dépôt, frais que les banques obtiennent lorsqu’elles déposent de l’argent auprès des banques centrales nationales, serait ainsi porté à 2,5%. Ils pensent également que la banque centrale européenne commencera à vendre des obligations dans le cadre du QT au premier trimestre de l’année prochaine.

  • En tout état de cause, une inflation plus faible donne à la BCE une certaine marge de manœuvre pour tirer moins fort sur le frein à main.
    • Le taux d’inflation de la zone euro a été de 10% en novembre (en glissement annuel), contre 10,6% en octobre. C’est la première fois en 17 mois que la dépréciation monétaire a perdu de sa vigueur.

Et aux États-Unis ? 

Zoom arrière : Aux États-Unis, la Réserve fédérale a déjà commencé à réduire son bilan, pesant quelque 9.000 milliards de dollars, en juin.

  • Dans un premier temps, la banque centrale a cédé des titres de créance (arrivés à échéance) d’une valeur de 47,5 milliards de dollars.
  • Les institutions monétaires ont doublé ce rythme pour atteindre 95 milliards de dollars par mois en septembre.
  • Les membres du conseil d’administration de la Fed, comme ceux de la BCE, se réunissent cette semaine pour discuter de la politique des taux d’intérêt. Ils envisagent, eux aussi, une hausse des taux moins importante, mais certains indicateurs économiques positifs, dont le dernier rapport sur l’emploi, font craindre une hausse des taux d’intérêt de 75 points de base pour la cinquième fois consécutive.

RVW

Plus d'articles Premium
Plus