L’heure de la vérité pour l’économie : les résultats des grandes banques américaines tombent cette semaine et les présages ne sont pas bons

Les grandes banques américaines vont publier leurs résultats trimestriels cette semaine et la semaine prochaine. Les spécialistes s’attendent déjà à une baisse du bénéfice et à ce que les banques mettent de l’argent sur le côté pour le futur.

Pourquoi est-ce important ?

Les résultats de ces banques sont des jauges importantes pour l'économie. Dans la demande en prêts, on peut par exemple lire l'activité économique des entreprises et la consommation des particuliers, et si elle ralentit. Avec l'argent qui entre dans ou sort des réserves, on peut voir si les banques s'attendent à une période difficile ou non.

Dans l’actu : Quatre des six grandes banques de Wall Street, JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo et Citigroup vont annoncer leurs résultats trimestriels ce vendredi. Morgan Stanley et Goldman Sachs suivront mardi prochain.

Les détails : à quoi s’attendre ?

  • Les analystes de Refinitiv, cités par Reuters, s’attendent à une baisse moyenne du bénéfice net de 17% pour le quatrième trimestre de 2022 (par rapport au même trimestre en 2021).
    • En bref : la mauvaise année à la bourse a refroidi les investisseurs, qui passent souvent par ces banques dites d’investissement pour placer leur argent. La hausse des taux d’intérêt de la Fed pèse aussi sur les banques, car la demande pour les prêts a tendance à baisser dans ces circonstances, pour les entreprises mais aussi pour les particuliers.
    • Les banques peuvent néanmoins rattraper une partie de la baisse de la demande avec des intérêts plus élevés. Autre manière de limiter la casse : des licenciements. Morgan Stanley et Goldman Sachs ont récemment annoncé couper dans leurs effectifs. Le grand licenciement de la tech semble désormais aussi toucher le secteur bancaire.
  • Les analystes s’attendent également à ce que les banques continuent à injecter de l’argent dans leurs réserves, à savoir un total de 5,7 milliards de dollars. Soit plus du double des 2,37 milliards mis de côté un an auparavant. C’est une manière de se prémunir, entre autres, contre les défauts de paiement. Signe que les banques s’attendent à quelques difficultés.

L’essentiel : un important indicateur pour l’économie.

  • Les résultats de ces banques ne sont pas uniquement importants pour les investisseurs, mais aussi pour l’économie dans son ensemble.
  • Ils servent par exemple de jauge pour l’activité économique. Si les entreprises demandent moins de prêts, c’est qu’elles investissent moins et ont moins de projets d’expansion. C’est aussi une jauge pour la consommation des ménages, que ce soit pour de petits achats ou des grands, comme des voitures ou des logements. Signe que l’activité ralentit.
    • Le fait que les banques réduisent leurs effectifs, à cause d’une baisse de la demande pour les services d’investissement notamment, est aussi un signe que l’activité ralentit. Ces services s’occupent par exemple des introductions en bourse ou des fusions et acquisitions, qui sont en baisse cette année.
  • C’est aussi le moment pour les responsables de ces banques, comme Jamie Dimon de JPMorgan, de s’exprimer sur leurs prévisions sur l’économie dans son ensemble – des prises de paroles qui sont écoutées religieusement par le marché.
  • Bref, les estimations des analystes misent déjà sur un recul du bénéfice et une constitution de réserves. Reste à voir si les banques font mieux ou moins bien que les prévisions : on n’est jamais à l’abri d’une surprise (bonne ou mauvaise).
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