Avec son nouveau service de « buy now, pay later », Apple se rapproche de plus en plus d’une banque

Au cours des dernières années, Apple a diversifié ses services et s’est ouvert à de nouveaux marchés. C’est ainsi que la firme américaine est passée d’une entreprise technologique proposant des smartphones, portables et autres wearables à une société de divertissement. La firme de Cupertino a en effet lancé un service de jeux mobiles par abonnement, Apple Arcade, ainsi que sa propre plateforme de streaming, Apple TV+. Mais à côté de cela, dans un registre moins tape-à-l’oeil, Apple a également multiplié ses offres diverses et variées, notamment dans la fintech avec son système de paiement Apple Pay, sa carte de crédit Apple Card et très bien bientôt son propre service de paiement différé, Apple Pay Later.

Une gestion maison

Lors de sa dernière keynote, Apple a levé le voile sur une nouvelle offre de paiement ; Apple Pay Later. Ce système permet d’acquérir un produit immédiatement et de payer le montant plus tard, en plusieurs fois, sans frais et sans intérêt. Apple fait donc ses premiers pas sur le marché du « buy now, pay later » qui connait un engouement nouveau depuis plusieurs mois.

Ce système, la firme de Cupertino va le gérer toute seule, comme une grande. Car si elle s’était tournée vers la banque Goldman Sachs pour développer son Apple Card, ici, elle compte prendre totalement en charge la gestion des prêts faits à ses clients et ne prévoit pas de transférer la responsabilité à un service financier, selon les informations de Bloomberg et CNBC. Une première pour l’entreprise.

C’est sa filiale Apple Financing LLC qui va en réalité s’en occuper. Elle devra vérifier les antécédents de ses clients, octroyer les prêts et suivre les remboursements.

La firme vole (presque) de ses propres ailes

S’il s’agit d’une filiale à 100% d’Apple et que cette dernière se charge de tout, la firme de Cupertino a tout de même fait appel à des spécialistes, dont Mastercard et Goldman Sachs, pour mettre sur pied son système d’achat immédiat et de paiement différé. Il n’empêche qu’elle sera seul maitre à bord pour trancher la question de l’octroi d’un prêt pour tel ou tel client et ne prendra pas en compte la décision de crédit de Goldman Sachs ni son bilan pour en octroyer.

Le choix d’Apple de gérer la décision des prêts, la vérification de crédit et de prêts montre une fois de plus que la firme américaine souhaite traiter le plus possible sa popote en interne.

Quel avenir pour Apple sur le secteur financier ?

Les premiers pas d’Apple dans l’industrie de la fintech remontent en réalité à plusieurs années, au lancement de l’application Portefeuille qui permet aux utilisateurs d’intégrer différentes cartes de banque et de crédit sur son iPhone, mais aussi des cartes d’embarquement, des bons, des cartes de fidélité ou encore des billets de cinéma.

Et bien que l’entreprise poursuit dans cette voie, difficile d’imaginer que les services financiers puissent devenir une source importante de revenus ni une part majeure de ses activités. Son nouveau service, Apple Pay Later, n’implique d’ailleurs aucuns intérêt ni frais de retard.

Cependant, Apple pourrait continuer à diversifier son offre de services financiers. L’argent que l’entreprise brasse chaque année lui offre une marge de manœuvre confortable pour tenter des choses sur le secteur des fintech.

De là à dire qu’Apple se destine à devenir une banque, on en est encore loin. Pour utiliser Apple Pay Later, les utilisateurs devront toujours utiliser leur carte de crédit Apple Mastercard, émise par Goldmans Sachs. Ainsi, si la firme américaine cherche à devenir plus indépendante grâce à sa filiale Apple Financing, elle ne peut le faire que dans une certaine mesure. Du moins, pour l’instant.

Lancement limité d’Apple Pay Later

Dans un premier temps, l’offre de « buy now, pay later » d’Apple ne sera disponible qu’aux États-Unis, là où sa carte de crédit Apple Card est justement disponible. Les crédits seront plafonnés à 1.000 dollars, selon CNBC. En cas de non-paiement de crédit, Apple n’accordera plus de prêt supplémentaire. La firme américaine ne signalerait apparemment pas les paiements manqués aux bureaux de crédit.

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