« Avec les prix du pétrole, l’Arabie Saoudite aide la Russie à financer sa guerre »

Les récentes décisions de l’OPEP+, le club pétrolier dirigé par la puissante Arabie saoudite et qui inclut la Russie, font étonnamment le jeu du Kremlin, estime Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC.

Les réductions de production convenues en début de semaine par l’OPEP+, le cartel traditionnel de l’OPEP et ses alliés, dont la Russie, continuent à alimenter les débats. Ils ont décidé de réduire leur production globale de 2 millions de barils par jour, soit environ 2 % de la production totale.

Selon certains analystes, l’importance de la réduction de la production ne doit pas être surestimée, mais cela n’empêche pas la Maison Blanche, qui a exercé une pression préalable pour empêcher une réduction de la production, de réagir déjà furieusement.

Alliance entre l’Arabie saoudite et la Russie ?

Ce que note l’économiste Keppenne de la CBC, c’est que dans la pratique, la Russie ne devra pas réduire sa production.

« L’objectif actuel de la Russie est de 11 millions de barils par jour, mais en raison des sanctions économiques, le pays n’atteint que 9,9 millions de barils », a-t-il déclaré. Selon l’accord OPEP+, la Russie doit réduire sa production à 10,5 millions de barils, ce qui signifie qu’elle ne réduira pas du tout sa production », écrit-il sur son blog.

Selon lui, cela indique une alliance entre l’Arabie saoudite, pourtant alliée traditionnelle des États-Unis, et de la Russie. L’économiste ajoute que l’Arabie saoudite n’a jamais condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Keppenne : « Si les prix du pétrole augmentent en raison des réductions de production, la Russie en profite, même si elle vend ses barils en Asie moins cher que le prix du Brent (le prix standard de Londres, ndlr). Mais avec une production stable, la Russie engrange plus de revenus et finance sa guerre, grâce à l’Arabie saoudite. »

Ce rapprochement plaira peu au président américain Joe Biden. Il est personnellement venu en Arabie saoudite pas plus tard qu’en juillet pour tenter de faire pression, sans grand succès. En réponse à la décision de l’OPEP+, les États-Unis ont décidé de libérer 10 millions de barils de leur réserve stratégique, qui n’est toutefois pas son fin.

BL

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