Qui est derrière les attaques contre les infrastructures militaires russes en Crimée ?

La Crimée est un territoire sous tension en ce moment. La semaine dernière, la base aérienne russe de Saki a été frappée par une dizaine d’explosions, et cette fois, c’est au tour d’un dépôt de munitions d’une autre base militaire de la région d’être ciblée. La piste des accidents, défendue par la Russie, a été rapidement abandonnée et, en raison de la distance du front, les tirs de roquettes ukrainiens ne semblent pas non plus en être la cause. La dernière option, c’est une armée fantôme de partisans rendant la vie difficile aux militaires russes.

Le 9 août, les vacanciers russes des plages de la côte de Crimée ont vu l’une des plus importantes bases aériennes de Russie partir en fumée. On a signalé pas moins de 12 explosions, qui ont causé de nombreux dégâts à la base. Neuf jets russes, d’une valeur totale de 230 millions de dollars, ont été complètement détruits. L’infrastructure de la base, les hangars, les bâtiments et la piste d’atterrissage ont également été gravement touchés.

Et maintenant un dépôt de munitions

Une semaine plus tard, un dépôt de munitions près de la ville de Dzhankov, dans le nord-est de la Crimée, a été touché. Les images ci-dessous montrent le dépôt, qui était déjà en feu, en train d’être dynamité. Selon l’armée ukrainienne, 23 soldats russes ont été tués, tandis qu’un obusier et sept véhicules de l’armée ont été détruits. Ce dépôt est situé juste à côté de voies ferrées qui abritaient très probablement un train de munitions russes. D’autres images montrent une zone en feu sur plusieurs dizaines de mètres.

La base aérienne de Saki et le dépôt de munitions ne sont pas particulièrement éloignés du front, mais ils sont tout de même trop loin pour avoir été touchés par une attaque aux missiles. Les États-Unis refusent toujours de fournir les missiles ATACMS (Army Tactical Missile System), qui peuvent être tirés par les systèmes de missiles HIMARS jusqu’à 300 kilomètres de distance, car avec ces projectiles, l’Ukraine pourrait frapper la Russie sur son propre territoire, ce qui pourrait provoquer une nouvelle escalade.

La version russe selon laquelle la base aérienne de Saki a été victime d’un « accident avec des bombes d’avion stockées » semble également peu probable. Il semble donc logique que des partisans ukrainiens, combattant dans l’ombre derrière les lignes, soient à l’origine de ces attaques.

Unité d’élite

Ceci est confirmé par un officier de haut rang de l’armée ukrainienne. Il a déclaré au New York Times, sous couvert d’anonymat, « qu’une unité d’élite ukrainienne opérant derrière les lignes ennemies était responsable des explosions ». Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a également partagé un message similaire via Twitter, de manière un peu plus cryptique toutefois : « un rappel : la Crimée normale, c’est la mer Noire, les montagnes, les loisirs et le tourisme. Mais la Crimée sous occupation russe, ce sont des explosions d’entrepôts et un risque élevé de mort pour les intrus et les voleurs. La démilitarisation est en cours. »

Le terme « démilitarisation » implique que l’Ukraine y est pour quelque chose et qu’il ne s’agit pas d’un simple accident. Andreï Yermak, chef de cabinet de Zelensky, a utilisé le même mot sur Telegram : « l’armée poursuit la démilitarisation de la Crimée et des autres territoires occupés, jusqu’à ce que la ‘désoccupation’ complète de l’Ukraine soit un fait. »

MB

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