« Arrêtez de paniquer par rapport à l’inflation et saisissez ces opportunités »

Animateur d’une émission sur une chaine de télévision américaine, Mad Money Manifesto, dans laquelle il explique aux investisseurs les cours de la bourse et « comment penser le marché comme un professionnel », Jim Cramer garde la tête froide devant l’envolée des prix. Il indique dans quels secteurs il est intéressant d’investir et analyse ainsi les impacts sur l’économie.

Le risque d’un emballement de l’inflation fait certes peur aux investisseurs. Jim Cramer, dans son émission, citée par le média Yahoo Finance, leur demande de ne pas paniquer: »Il y a beaucoup d’entreprises qui font des bénéfices, et des bénéfices spectaculaires, et d’autres sont simplement à l’abri de l’inflation. Il ne faut pas avoir peur, il faut savoir observer les opportunités d’investir. »

Il pointe surtout quatre secteurs où placer son argent peut s’avérer lucratif.

1. L’énergie

Les prix de l’énergie depuis des semaines s’envolent. Ils sont d’ailleurs le cheval de trait de l’inflation en général. Selon lui, le prix du pétrole a augmenté de plus de 70% depuis le début de l’année, et les prix du gaz naturel ont plus que doublé.

L’entreprise qu’il préfère est Chevron, car elle a un rendement jusqu’à 5%. Les promesses de l’entreprise d’investir dans les technologies plus vertes lui plaisent également. Il conseille par exemple Devon Energy et Pioneer Natural Resources, où les dividendes augmentent de plus en plus.

Ces indications comptent pour le marché américain. En Europe, la situation est plus délicate. En Belgique par exemple, la majorité des ménages ont un contrat fixe pour la fourniture d’énergie (électricité, gaz, etc.). Les fournisseurs sont donc exposés à la forte hausse des prix sur le marché, d’un côté, et d’un autre côté ne perçoivent que des sommes fixes, calculées sur d’anciens prix moins élevés, des clients. Les entreprises sont donc sous pression, et certaines ont déjà fait faillite pour cette raison, en Allemagne et au Royaume-Uni.

2. La finance

En principe, les banques se portent bien si les intérêts augmentent. Au vu de l’inflation, la Réserve fédérale (qui équivaut à la Banque centrale américaine) devrait augmenter ses taux l’année prochaine.

L’animateur pointe surtout les banques Bank of America, Goldman Sachs et Morgan Stanley. Les prix de ces actions sont largement supérieurs aux prix d’avant la pandémie. Wells Fargo l’intéresse aussi. Les actions de cette banque avaient augmenté de 70% depuis le début de l’année, mais sont redescendues au niveau de janvier 2020.

3. Les technologies

L’animateur pense ici au manque de main-d’oeuvre dans les entreprises américaines et aux problèmes de recrutement. Les entreprises vont donc devoir utiliser le plus de technologies possible pour garantir la productivité.

Les actions de prestataires de services technologiques et numériques, comme Salesforce.com, Adobe, Workday, Amazon Web Services, Azure de Microsoft, ServiceNow ou encore Snowflake, sont déjà dans une bonne position depuis un temps et elles augmentent : 47% depuis un an pour Microsoft, 36% pour Snowflake et ServiceNow, ainsi que 33% pour Workday.

L’action de ServiceNow se vend à 680 dollars, par exemple. Si cela peut paraître cher, Jim Cramer indique qu’il existe également des solutions pour partager une action entre plusieurs participants, à prix libre, à travers des applications.

4. L’industrie pharmaceutique

Pour ce secteur, Jim Cramer analyse que l’inflation ne réussit pas à toutes les entreprises, mais Eli Lily, avec son médicament contre Alzheimer, et Johnson & Johnson s’en sortent bien. Le cours de l’action de Johnson & Johnson suit un rythme particulier, explique-t-il. Après le versement des dividendes, elle augmente, puis retombe. Puis elle augmente à nouveau, et commence à s’envoler.

C’est que les bénéfices de l’entreprise sont colossaux. Les ventes ont augmenté de 11% pour atteindre une valeur de 23,3 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté, par action, a augmenté de 18,2%.

En bonus: l’art

Un autre secteur qui se porte bien, non analysé par Jim Cramer, mais ajouté par le média, est l’art. Le marché de l’art n’est pas véritablement impacté par les hauts et les bas de la bourse. Sur les 25 années passées par exemple, les ventes d’œuvres d’art contemporain ont donné 14% de bénéfices. Le S&P 500, les 500 entreprises américaines les mieux cotées en bourse, n’ont donné que 9,5%.

Ils ajoutent encore qu’investir dans l’art n’est plus limité aux richissimes. Des solutions comme Masterworks proposent d’acheter des parts d’une oeuvre, les bénéfices à la revente seront ensuite partagés entre les différents investisseurs.

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