Web Analytics

Des armes occidentales récupérées en échange de drones-suicide : comment l’Iran et la Russie s’enferment de plus en plus dans une alliance mortelle

Des armes occidentales récupérées en échange de drones-suicide : comment l’Iran et la Russie s’enferment de plus en plus dans une alliance mortelle
(Getty Images)

La Russie a acheté plus de 160 drones au régime iranien, donnant en échange, entre autres, des armes occidentales, qu’elle a pu récupérer de l’armée ukrainienne. C’est ce qu’une source divulgue à Sky News.

Pourquoi est-ce important ?

Les sanctions occidentales contre la Russie restreignent fortement l'utilisation des roubles. La Russie doit donc chercher d'autres moyens de paiement, et revient même à la plus ancienne méthode de paiement : le troc de marchandises.

La situation : La Russie recherche des drones pour attaquer les villes et les infrastructures d’énergie ukrainiennes. Elle fait appel à l’Iran, l’un des derniers alliés du Kremlin.

  • Au total, la Russie a acquis plus de 160 drones, dont la plupart sont des drones-suicide Shahed-136. Ils sont tirés depuis le sol et explosent à l’impact. Les drones n’étant pas particulièrement high-tech, leur prix est également relativement bas.
  • Un avion de transport militaire russe a volé vers Téhéran le 20 août pour récupérer les drones. L’avion n’a cependant pas quitté Moscou vide : à bord se trouvaient 140 millions d’euros en espèces, ainsi que des missiles antichars britanniques NLAW et des missiles antiaériens américains Stinger et Javelin. Selon la source de Sky News, ces armes sont tombées entre les mains des Russes en Ukraine.
  • Mauvaise nouvelle pour l’Occident : le régime iranien peut désormais démonter les armes pour en étudier la technologie. Il y a de fortes chances qu’elle fabrique ensuite une arme similaire, qu’elle pourra utiliser dans les guerres à venir.
  • Autre mauvaise nouvelle, pour l’Ukraine : il y a quelques jours, l’Iran et la Russie ont signé un nouvel accord de fourniture de drones, d’une valeur de 174 millions d’euros cette fois. L’Ukraine ne peut combattre les drones correctement qu’avec une artillerie anti-aérienne suffisante. Entre autres, les chars antiaériens allemands Gepard et les missiles IRIS-T, tirés par des avions de chasse, devraient servir à abattre les essaims de drones-suicide.

L’essentiel : les régimes de Moscou et de Téhéran se rapprochent. On dit même que Poutine a envoyé son plus fidèle lieutenant en Iran pour parler au régime.

  • Selon Isa Yusibov, un analyste géopolitique néerlandais, Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité et fidèle bras droit de Poutine, a été envoyé pour parler à l’ayatollah Khamenei. Ce dernier serait réticent à fournir davantage d’armes à la Russie, par crainte des sanctions occidentales.
  • Le mois dernier, on a appris que la Russie demandait des missiles iraniens Fateh-110. Ses propres stocks s’épuisent progressivement, et les sanctions occidentales font qu’il n’y a pas assez de matières premières disponibles pour en construire de nouveaux. De nombreux travailleurs ont également été appelés à se battre, ou ont fui à l’étranger.
  • Yusibov note également le choix frappant de Patrouchev. Selon lui, cela pourrait indiquer une transition au sein du Kremlin : Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères, serait le choix logique pour le voyage à Téhéran. Le fait que Poutine ait finalement choisi Patrouchev est peut-être lié à un éventuel changement de pouvoir à Moscou : le fils de Patrouchev, Dmitri, est l’actuel ministre de l’Agriculture, mais il pourrait bien avoir un rôle beaucoup plus important à l’avenir. Selon les rumeurs, Poutine le considère même comme un successeur possible. Le rehaussement du profil international du clan Patrouchev semble donc faire partie de cette stratégie.

(CP)

Plus d'articles Premium
Plus