Une fois n’est pas coutume, l’actualité préoccupante des derniers jours l’a tenu à distance de l’attention médiatique, mais voilà qu’Elon Musk a trouvé une nouvelle manière de faire parler de lui tout en se donnant le beau rôle. L’homme le plus riche du monde va voler au secours de l’Ukraine en guerre en s’assurant que le pays ne se retrouve pas coupé de l’internet, et donc du reste du monde.
Pour l’heure la connexion internet en Ukraine est qualifiée de « généralement accessible » en Ukraine, malgré des coupures épisodiques selon CNN. Un enjeu qui a de l’importance, car c’est via le web qu’une bonne part de la population ukrainienne peut s’informer de la situation et prendre des nouvelles de ses proches. Le gouvernement, et en premier lieu son président, utilise aussi intensément les réseaux sociaux pour plaider sa cause, inciter les autres pays à le soutenir, et partager chaque petite victoire de ses troupes sur le terrain.
Fil d’Ariane par satellites
Le web incarne donc un véritable fil d’Ariane pour l’Ukraine, et Elon Musk va s’assurer qu’il ne soit pas rompu. Il va redéployer le réseau Spacelink, sa galaxie de minisatellites offrant un accès à ultra haut débit au net au profit de l’Ukraine et fournir le pays en terminaux compatibles. Le multimilliardaire a été d’ailleurs directement sollicité en ce sens par le vice-Premier ministre ukrainien Mykhailo Fedorov.
Ni une ni deux, dès samedi dernier Musk tweetait qu’il était prêt à faire sa part pour soutenir le pays face à l’agression russe. En théorie, l’accès au web serait ainsi garanti pour le pays. Du moins tant que Vladimir Poutine n’étend pas la guerre dans l’espace.
Le service Starlink de SpaceX offre un accès haut débit via une constellation massive de satellites en orbite terrestre basse et est conçu pour fournir à terme une couverture partout sur Terre, en mettant l’accent sur les zones éloignées ou les régions mal desservies. Les utilisateurs de Starlink accèdent au service Internet spatial à l’aide d’une antenne parabolique placée sur ou près de l’endroit où le service est nécessaire.
Reconnexion après catastrophe et soin de son image
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk peut, suite à une crise humanitaire, se positionner en sauveur qui offre de reconnecter au monde un pays malmené par les événements. En janvier dernier, alors que l’archipel des Tonga était frappé par une éruption volcanique sous-marine, le magnat de l’automobile et de l’espace a aussi fait déployer une cinquantaine de terminaux Starlink sur les îles recouvertes de cendres afin de leur assurer une connexion internet. Un outil qui permet ainsi aux victimes de la catastrophe d’obtenir des nouvelles de leurs proches, tout en offrant au gouvernement du pays les moyens de communiquer, et aux secouristes de mieux se coordonner.
Mais c’est aussi, pour le milliardaire, une occasion rêvée d’offrir à son pharaonique projet spatial une image publique un peu plus reluisante. Car le réseau Starlink demeure un sujet ambigu, qui inquiète tant il risque d’occuper de la place en orbite. Il y a quelques mois, la Chine s’était plainte des dangers de collision accrus que ces centaines de satellites représentent pour ses propres vaisseaux spatiaux.