Après des millénaires de questionnement, on sait enfin d’où provient l’odeur… de la transpi

Des scientifiques sont parvenus à identifier précisément l’enzyme responsable des odeurs corporelles, expliquent-ils dans une étude récemment publiée dans la revue Scientific Reports.

Le thermomètre a prévu de s’affoler ce vendredi, avec à la clé de bonnes suées en perspective. Si ce processus physiologique est essentiel au maintien par l’organisme d’une température corporelle stable, il s’accompagne également d’une odeur corporelle caractéristique à chacun, et qui peut, dans les cas les plus extrêmes, se révéler insoutenable (surtout pour les autres).

Suite à diverses études, la science était déjà parvenue à établir que les odeurs corporelles trouvaient leur origine dans un petit nombre de bactéries particulièrement à l’aise sous les aisselles. Les récents travaux publiés dans la revue Scientific Reports nous apprennent désormais que ces bactéries développent en fait une enzyme spécialisée qui produit les molécules odorantes. Une enzyme baptisée BO, pour ‘body odors’, par l’équipe de recherche britannique.

Déjà présent chez les populations humaines ancestrales

‘La résolution de la structure de cette enzyme BO nous a permis de localiser l’étape moléculaire à l’intérieur de certaines bactéries qui fabriquent les molécules responsables des mauvaises odeurs’, explique dans un communiqué de presse la co-autrice de l’étude, Michelle Rudden, biologiste et associée de recherche à l’université de York, en Grande-Bretagne.

Preuve que les odeurs de sueur ne datent pas d’hier, l’une des principales souches bactériennes impliquées dans la production de cette enzyme a été identifiée comme étant le ‘staphylococcus hominis’. ‘Ce groupe de staphylocoques produisant une mauvaise odeur devait être présent dans des populations humaines ancestrales remontant potentiellement aux primates’, pointe en effet l’étude.

Vers la fin des odeurs de transpiration?

Mais les jours de ces émanations si caractéristiques sont peut-être comptés. Parmi les co-auteurs de l’étude, on retrouve notamment Gordon James, chercheur pour le géant Unilever, qui commercialise entre autres des déodorants. ‘Il est fascinant de découvrir qu’une enzyme clé produisant des odeurs existe dans seulement quelques bactéries de l’aisselle et a évolué il y a des dizaines de millions d’années’, a-t-il notamment souligné.

‘Il s’agit d’un progrès clé dans la compréhension du fonctionnement des odeurs corporelles. Cela permettra le développement d’inhibiteurs ciblés, capables de stopper la production de ces effluves à la source sans perturber le microbiome des aisselles’, ajoute pour sa part Michelle Rudden, dont les propos sont relayés par United Press International et Slate.

De quoi permettre un jour le développement de nouveaux ‘super déodorants’? Nous en sommes encore loin, semble-t-il, les scientifiques expliquant que d’autres recherches seront encore nécessaires pour mieux comprendre la relation entre aisselles humaines et staphylocoques.

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