Ancien secrétaire américain à l’Energie : « Les efforts européens pour contrôler les coûts de l’énergie ressemblent à un système de ponzi »

Dan Brouillette, qui a été secrétaire américain à l’Energie sous Donald Trump, qualifie de système de ponzi certaines des mesures prises par les États membres de l’UE pour réduire les prix de l’énergie. « Ils n’offrent pas de solution à long terme », estime-t-il.

L’Union européenne est frappée de manière inhabituelle par ce qui se passe en Europe de l’Est. Les sanctions que la Russie et l’Occident s’imposent mutuellement entraînent une forte hausse des prix de l’énergie en Europe. Hier, par exemple, le prix du gaz a augmenté de 30% après que l’entreprise publique russe Gazprom a annoncé vendredi soir qu’elle suspendait le gazoduc Nord Stream 1 pour un certain temps.

Afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, les gouvernements européens ont déjà pris diverses mesures. L’Allemagne, par exemple, a annoncé le week-end dernier un troisième train de mesures de soutien.

Un système de Ponzi

Brouillette n’est pas convaincu que toutes ces mesures aient le même succès. Il fait spécifiquement référence aux pays qui donnent à leur population de l’argent pour payer leurs factures d’énergie. L’Allemagne, par exemple, accorde une aide énergétique unique de 300 euros et 200 euros respectivement aux retraités et aux étudiants.

« Ces mesures soulagent la douleur immédiate de ne pas pouvoir payer la facture d’électricité, mais l’argent continue de tourner en cercle. Il va simplement du consommateur à la compagnie d’électricité. Ce n’est pas une solution à long terme », explique-t-il dans une interview accordée au site d’information américain CNBC. « On pourrait appeler ça une chaîne de Ponzi. »

Par ailleurs, l’ancien secrétaire américain à l’Energie s’attend à une hausse des prix de l’énergie à court terme. « Les marchés mondiaux du pétrole sont très tendus et, à l’approche de l’hiver, on utilisera davantage de pétrole pour le chauffage et d’autres usages », prédit-il.

En outre, le cartel pétrolier OPEP et une douzaine de pays producteurs de pétrole, également connus sous le nom d’OPEP+, ont annoncé lundi qu’ils réduisaient leur production.

« Besoin de plus de production »

« La réponse à la pénurie est de produire davantage », a déclaré Brouillette. « Il nous manque encore environ un million et demi de barils par jour par rapport à ce que nous produisions il y a deux ans et demi, trois ans. Je pense qu’il est très important que nous revenions à ce chiffre. »

Brouillette a ajouté qu’il s’agissait d’une étrange demande de l’administration Biden d’encourager les producteurs de pétrole américains à cesser d’exporter et à donner la priorité aux consommateurs américains.

« Actuellement, le prix spot est plus élevé que le prix des contrats à terme. Cela signifie que les producteurs sont davantage incités à mettre leur produit sur le marché », a déclaré l’ancien ministre de l’Energie.

(CP)

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