Amortir les hausses de prix par des réductions d’impôts est « une approche terrible » selon les économistes

  • En Europe, la réaction à l’inflation et, en particulier, aux immenses hausses de prix dans le secteur de l’énergie est assez unanime : presque tous les pays européens ont réduit les taxes sur le pétrole et le gaz, à la pompe ou pour les ménages.
  • Au total, quatre grands pays de l’UE – France, Allemagne, Italie et Espagne – ont pris ensemble des mesures qui se chiffrent à un total de 80 milliards d’euros, selon le Financial Times. Chez nous, le gouvernement Vivaldi est également intervenu : le tarif social pour l’énergie a été sensiblement étendu et la TVA sur le gaz et l’électricité a été abaissée. L’intention était et reste de préserver le pouvoir d’achat, mais ces mesures coûtent des centaines et des centaines de millions à l’État.
  • De plus en plus d’économistes avertissent que ce n’est absolument pas la bonne approche, d’un point de vue économique: « Il est tout à fait regrettable de finir par subventionner l’utilisation des combustibles fossiles en soutenant la consommation directe d’énergie par la fiscalité », a prévenu Veronika Grimm, une éminente économiste allemande, dans Die Welt. « Et en fin de compte, cela maintient le prix du gaz à un niveau élevé. »
  • Même son de cloche chez Klaus Adam, professeur d’économie à l’université de Manheim, dans le Financial Times : « Subventionner la consommation d’énergie des ménages est tout simplement une folie : cela ne fait que diminuer l’incitation à réduire la consommation d’énergie. Donnez à chacun une certaine somme d’argent chaque mois, un chèque, et laissez-les décider eux-mêmes s’ils veulent payer plus pour le gaz et le pétrole, s’ils veulent prendre des mesures pour réduire la consommation d’énergie ou dépenser cet argent autrement », avance-t-il.
  • Au sein de la coalition Vivaldi, les écologistes ont été les seuls à exprimer des réserves sur le subventionnement des combustibles fossiles, bien que les partis libéraux aient mis en garde contre la pression sur le budget. Mais finalement, face à l’avalanche de mesures prises dans d’autres pays de l’UE, le gouvernement fédéral belge n’a eu d’autre choix que de suivre le mouvement.
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