Amazon furieux contre le Pentagone qui préfère Microsoft

Amazon fait appel d’un contrat de 10 milliards de dollars du Pentagone remporté par Microsoft, citant un « parti pris indubitable”.

C’est la guerre. Qui ressemble très fort à un triangle amoureux. Le projet Joint Enterprise Defense Infrastructure, ou JEDI (ça commence bien), a pour but de stocker et traiter de grandes quantités de données classifiées. Il permettra ainsi à l’armée américaine d’utiliser l’intelligence artificielle pour accélérer ses capacités de planification de guerre et de combat, tel qu’expliqué par le New York Post. Que de douces intentions.

Concouraient en lice pour ce projet les géants de la technologie Microsoft, Amazon, Oracle et IBM. Or, l’offre d’Amazon ne plaît pas à tout le monde et suscite les critiques du président Donald Trump… et de ses rivaux commerciaux. Amazon, pas content, réplique que “de nombreux aspects » du processus d’appel d’offres impliquaient « des déficiences claires, des erreurs et un parti pris évident ». Il exige que ces questions soient examinées et rectifiées. Sans plus préciser sa pensée.

Amazon partait pourtant favori

Du côté de Microsoft, on ne répond pas encore à la provocation. Quant au président, une porte-parole du ministère de la Défense déclare que le Pentagone ne veut pas spéculer sur un litige potentiel. On laisse les entreprises tech se chamailler.

Mais pourquoi cette réaction (qu’on pourrait qualifier de jalouse) du groupe de Jeff Bezos? C’est qu’Amazon a longtemps été considéré comme le favori dans la course pour le contrat militaire colossal. Sa section Amazon Web Services est bien en avance sur Microsoft, à la deuxième place dans le Cloud Computing. Et puis, Amazon peut se targuer d’avoir de l’expérience dans le traitement de données gouvernementales hautement confidentielles.

Une ingérence de la Maison Blanche?

Et puis l’étau se rétrécissait, augmentant les chances de victoire d’Amazon. L’entreprise avait même survécu à des contestations judiciaires antérieures, après que le ministère de la Défense eut éliminé les concurrents Oracle et IBM. Le boulevard étant grand ouvert, la ligne d’arrivée si proche. Et non, c’est finalement Microsoft qui a raflé la première place fin octobre.

Peut-être que les accusations d’Oracle, qui affirmait que les fonctionnaires du Pentagone avaient injustement favorisé Amazon, ont joué dans la balance. Peut-être que la Maison-Blanche a bel et bien exercé une pression. Quoi qu’il en soit, Amazon a déposé sa protestation auprès de la Cour fédérale américaine des réclamations, qui traite des réclamations financières contre le gouvernement fédéral.

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