Amaterasu, l’un des rayons cosmiques les plus puissants jamais observés, vient de croiser la Terre, et on n’a pas la moindre idée de ce qui peut l’avoir produit

« Qu’est-ce que c’est que ce truc !? » viennent de s’exclamer les astronomes et astrophysiciens de nombreux observatoires terrestres. Ils ont observé une particule, extrêmement chargée en énergie, qui vient de frapper la Terre.

Ils l’ont nommée Amaterasu, du nom de la déesse du soleil dans la mythologie japonaise. C’est l’un des rayons cosmiques chargés de la plus haute énergie jamais détectés. Ce qui pose de nombreuses questions.

Amaterasu : qu’est-ce que c’était ?

On a observé des centaines de rayons cosmiques depuis plus d’un siècle relève Science Alert, mais on n’a jamais été vraiment capables de définir leur nature.

  • Il ne s’agit pas de rayonnements, comme la lumière, mais de particules. Probablement des noyaux atomiques, ou des particules chargées comme des protons et des électrons.
  • Tout ce qu’on sait de sûr, c’est qu’ils traversent l’univers à des vitesses poches de celles de la lumière – d’où notre confusion avec une onde lumineuse. Ce qui nécessite des quantités d’énergie absolument phénoménales pour les accélérer. Les supernovas ou les collisions entre étoiles semblent d’intéressantes candidates. Sauf dans le cas d’Amaterasu.

D’où est-ce que ça vient ?

La particule Amaterasu était dotée d’une énergie dépassant les 240 exa-électrons volts (EeV), des millions de fois plus que les particules produites dans le Grand collisionneur de hadrons, l’accélérateur le plus puissant jamais construit. Elle n’est dépassée que par une autre particule observée, surnommée Oh-My-God, et qui a rencontré notre planète à 320 EeV, en 1991. Qu’est-ce qui a bien pu produire de tels phénomènes ?

  • Dans une enquête policière, il suffirait de suivre sa piste à reculons. Sauf qu’Amaterasu provient d’une région de l’espace apparemment vide. Elle n’a donc aucune source discernable, comme d’ailleurs la particule Oh-My-God en son temps.
  • Les scientifiques suggèrent que cela pourrait indiquer une déviation magnétique beaucoup plus grande que prévu de la particule durant son trajet, mais le consensus actuel clamait plutôt que les particules très chargées déviaient peu, rappelle The Guardian. Ou alors, il y a quelque chose d’inconnu dans cette région « vide » de l’espace. Tout est possible : notre seule limite est notre perception de l’espace quantique, pour trouver un géniteur à Amaterasu.

«Vous tracez sa trajectoire jusqu’à sa source et il n’y a rien d’assez énergétique pour l’avoir produite. Les choses que les gens considèrent comme énergétiques, comme une supernova, ne sont nulle part près d’être suffisamment énergétiques pour cela. Vous avez besoin de quantités énormes d’énergie, de champs magnétiques vraiment élevés, pour confiner la particule pendant qu’elle est accélérée. »

John Matthews, de l’Université de l’Utah et co-auteur de l’article dans le journal Science qui décrit la découverte
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