Alors que le financement des start-ups est en baisse dans le monde, il a plus que doublé en Afrique. Le continent peut-il désormais rivaliser avec le reste du monde ?

La hausse de l’inflation et la stagnation économique qui résulte des mesures prises pour la juguler ont réduit le financement des jeunes entreprises dans le monde entier. L’Afrique poursuit toutefois sa tendance à la hausse, avec une augmentation de 140 %.

Selon le cabinet d’études Africa, The Big Deal, quelque 3,14 milliards de dollars ont été investis dans les jeunes entreprises du continent au cours du premier semestre de l’année. Au cours de la même période de l’année dernière, ce chiffre n’était que d’environ 1,3 milliard.

Sur tous les autres continents, le financement des start-ups a diminué par rapport au premier semestre 2021. L’Europe a enregistré une légère baisse, avec 3,7 %. Les États-Unis ont fait un peu moins bien, avec une baisse des investissements de 11,4 %.

L’Asie a fait encore pire. De janvier à juin 2022, les investissements dans les start-ups du continent ont chuté de 25,7 %. Mais c’est l’Amérique latine qui remporte la palme, avec une baisse de pas moins de 43 % par rapport à l’année précédente.

Un marché sous-développé

Le fait que tous les autres continents se portent si mal serait principalement dû à la situation économique actuelle, qui n’épargne aucun pays. Mais l’Afrique serait moins vulnérable, car le marché y est de toute façon moins développé et a donc encore une marge de progression plus que suffisante.

« Les macro-tendances qui affectent les entreprises technologiques des pays développés auront moins d’impact sur l’Afrique », estime auprès de Bloomberg Lexi Novitske, partenaire du fonds technologique axé sur ce continent Norrsken22.

Les grandes entreprises occidentales seraient affectées par la crainte croissante de l’inflation et de son impact sur les consommateurs, tandis que « L’histoire de l’Afrique consiste davantage à mettre en ligne un marché sous-pénétré » explique M. Novitske.

Lacunes dans l’économie

Pendant ce temps, il semble que l’Afrique va battre son propre record annuel. L’année dernière, un total de 5 milliards de dollars a été investi dans les start-ups, un chiffre qui sera largement dépassé au rythme actuel.

Le continent en a bien besoin, lui qui, au cours des dernières décennies, a dû faire face à une situation économique désastreuse dans plusieurs de ses régions. Les entrepreneurs technologiques tentent désormais de combler ces lacunes en proposant des services dans des domaines tels que le paiement numérique, les soins de santé et l’éducation.

Il convient toutefois de nuancer ces chiffres. Bien que les entreprises africaines soient de plus en plus capables de lever des fonds, le montant reste négligeable par rapport aux entreprises occidentales. Aux États-Unis, quelque 123 milliards de dollars ont été investis cette année de janvier à juin. Et en Europe,on parle d’environ 54 milliards, soit dix fois plus qu’en Afrique.

MB

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