Le plus grand syndicat d’Allemagne est en pourparlers avec les employeurs au sujet d’une augmentation de salaire concernant quelque 3,9 millions de travailleurs.
L’Allemagne se prépare à la plus forte augmentation salariale depuis 2008 : Scholz dans une situation difficile

Pourquoi est-ce important ?
IG Metall est le plus grand syndicat d'Allemagne, avec quelque 2,3 millions de membres, et la deuxième plus grande organisation de travailleurs au monde. Une augmentation des salaires serait donc un excellent signal pour les autres salaires dans la première économie d'Europe. C'est pourquoi la Banque centrale européenne surveille également de près la situation. En effet, elle craint qu'une hausse significative des salaires n'augmente le risque d'une inflation élevée à long terme.L’essentiel : le syndicat allemand IG Metall demande de fortes augmentations de salaire pour les travailleurs afin de compenser l’inflation galopante, selon Bloomberg.
- Pour ce faire, le syndicat allemand s’oppose à l’association patronale Gesamtmetall, qui affirme que les employeurs ne peuvent se permettre d’augmenter les salaires en raison de la récession qui menace. Ils proposent une prime unique de 3.000 euros par employé, dans un avenir proche et indépendamment des conditions.
- IG Metall veut augmenter les salaires dans l’industrie métallurgique et électronique d’environ 8 %. D’autres syndicats réclament également des augmentations de salaire. Ver.di, un syndicat représentant plus de 2,5 millions de travailleurs du secteur des services, souhaite augmenter les salaires de 10,5 %.
Grève à l’horizon ?
Le contexte : Les discussions menacent de se transformer en grèves de grande ampleur, ce qui perturberait les activités d’entreprises telles que Mercedes-Benz AG, Airbus SE et Thyssenkrupp AG.
- Toutefois, Gesamtmetall affirme que les entreprises sont menacées par la hausse des coûts de l’énergie et des matériaux, ainsi que par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues à l’invasion russe en Ukraine. En outre, la crise du coronavirus aurait épuisé les réserves de fonds des entreprises, ce qui ne laisserait aucune marge de manœuvre pour les augmentations salariales actuelles.
- IG Metall souhaite que Gesamtmetall abandonne l’offre de prime unique et procède à des augmentations salariales permanentes.
- L’association des employeurs n’est pas d’accord: « Les propositions actuelles d’IG Metall entraîneraient des charges énormes et ingérables pour nombre de nos entreprises cette année et l’année prochaine », a déclaré Harald Marquardt, le négociateur en chef du groupe, à l’Agence de presse internationale. « Je ne vois pas d’approbation possible », entend-on.
Une inflation galopante
Le problème : des augmentations de salaire généreuses augmenteraient encore l’inflation.
- La Banque centrale européenne craint que de fortes augmentations de salaires ne déclenchent une spirale salaires-prix et ne maintiennent l’inflation à un niveau élevé plus longtemps. Lors d’une récente réunion, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a identifié les « augmentations de salaires plus élevées que prévu » comme un facteur de risque essentiel pour la maîtrise de l’inflation. En effet, le rythme des augmentations salariales déterminera le moment où la BCE relâchera le frein à main, et donc arrêtera de relever les taux d’intérêt.
- Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà reçu le conseil d’administration d’IG Metall pour trouver un accord. Son gouvernement – sur les conseils de la BCE – a suggéré d’opter pour la prime de 3.000 euros non imposable. Le conseil d’administration d’IG Metall se réunira à nouveau le lundi 14 novembre pour poursuivre les négociations. S’ils ne parviennent pas à un accord, il est possible qu’une grève de grande ampleur soit annoncée le 17 novembre.
MB