ArianeGroup a conclu un contrat avec Airbus pour la fourniture d’une infrastructure pour les avions fonctionnant à l’hydrogène selon un communiqué de presse de l’entreprise.
Airbus et ArianeGroup s’associent pour faire décoller des avions à hydrogène
Pourquoi est-ce important ?
L'Europe veut s'éloigner des combustibles fossiles polluants au cours des prochaines décennies. Pour les voitures, la solution semble évidente : les voitures à essence et diesel devraient être remplacées par des versions électriques. Pour les avions et les camions, en revanche, ce sera beaucoup plus difficile et il faudra utiliser d'autres vecteurs énergétiques.Airbus souhaite présenter un prototype fonctionnel d’avion à hydrogène d’ici quelques années.
- Il sera basé sur le modèle existant de l’A380. Après avoir prouvé que la technologie fonctionne, Airbus concevra un nouvel avion fonctionnant à l’hydrogène.
- Airbus étudie trois concepts différents d’avions. Deux d’entre eux ont un design assez conventionnel. En revanche, le troisième est radicalement différent des avions d’aujourd’hui, et aurait plus ou moins la forme d’un médiator de guitare.
- Quel que soit le modèle choisi, Airbus souhaite qu’il entre en service d’ici 2035. Le PDG Guillaume Faury a déclaré mercredi à Bloomberg qu’il n’y avait plus de problèmes techniques.
Hydrogène vert
Premier grand défi : selon Airbus, la production d’hydrogène vert est insuffisante.
- Actuellement, seul 1 % de l’hydrogène est extrait de manière écologique, estime l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
- Pour rappel, l’hydrogène n’est pas une source d’énergie, mais un vecteur énergétique qu’il faut produire. Cela se fait généralement par électrolyse, un processus dans lequel l’eau est mise sous tension.
- Lorsque cette électricité provient de sources polluantes, ce qui est encore presque toujours le cas aujourd’hui, on parle d’hydrogène gris. Si le CO2 qui est libéré est recapturé, il devient de l’hydrogène bleu. Dans la variante verte, seule de l’énergie renouvelable est utilisée durant la production.
- Le processus, en plus d’être encore très polluant dans la plupart des cas, est également assez coûteux. Tout le monde n’est pas convaincu que le processus puisse un jour être rendu suffisamment rentable pour être utilisé en masse comme vecteur énergétique.
Une meilleure infrastructure
Deuxième grand défi : l’infrastructure nécessaire à l’exploitation des avions à hydrogène n’existe pas encore.
Pour changer cela, Airbus travaille désormais avec ArianeGroup, la société aérospatiale française responsable des fusées Ariane de l’Agence spatiale européenne (ESA).
- ArianeGroup va construire une installation d’hydrogène à Toulouse. L’entreprise a déjà une expérience considérable de ce vecteur énergétique, utilisé par les fusées Ariane.
- L’installation sera opérationnelle en 2025. A partir de cette année, des essais seront effectués avec l’avion d’essai mentionné plus haut.
L’objectif : à terme, les avions à hydrogène devraient permettre de décarboner le secteur de l’aviation. Une industrie qui est responsable d’environ 2 % de toutes les émissions de CO2 dans le monde.
MB