Principaux renseignements
- Plus de la moitié des agriculteurs interrogés ont participé aux manifestations de l’année dernière.
- 89 pour cent des personnes interrogées se sont déclarées déçues par la réponse des autorités à leurs préoccupations.
- Près de deux tiers des agriculteurs ont déclaré ne pas disposer de fonds suffisants pour investir ou vendre leurs produits à des prix rentables.
Une enquête récente montre que de nombreux agriculteurs européens sont mécontents de l’avenir de leur secteur. Ils envisagent même d’organiser de nouvelles manifestations. L’année dernière, d’importantes manifestations d’agriculteurs ont eu lieu en Europe, déclenchées par des préoccupations concernant les accords commerciaux, la baisse des prix des denrées alimentaires et les nouvelles réglementations en matière d’environnement. Malgré la large couverture médiatique de ces manifestations, de nombreux agriculteurs estiment qu’elles n’ont pas changé grand-chose.
L’enquête, menée par CropLife Europe, IPSOS et Euronews, a été réalisée auprès de près de 2.000 agriculteurs de neuf pays. Plus de la moitié des personnes interrogées avaient manifesté l’année dernière. Pourtant, 89 pour cent d’entre eux sont déçus de la réponse des autorités. Selon eux, les mesures prises sont insuffisantes pour répondre à leurs préoccupations.
Pessimisme quant à l’avenir et insécurité financière
En outre, les agriculteurs sont très pessimistes quant à leur situation et à leur avenir. Ils mettent en avant la forte concurrence des importations bon marché, l’augmentation des taxes et des charges administratives. Il en résulte une insécurité financière croissante. Deux tiers des agriculteurs ne peuvent pas investir suffisamment ou vendre leur production à des prix rentables. Près de 60 pour cent d’entre eux ont même du mal à subvenir aux besoins de leur ménage.
Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que plus de la moitié des agriculteurs soient négatifs quant à leur avenir dans l’agriculture, en particulier en Espagne et en France. Un agriculteur sur cinq envisage ainsi de quitter le secteur dans les cinq ans à venir.
Un besoin urgent de réformes
L’enquête met en évidence le besoin urgent de réformes dans le secteur. Les agriculteurs réclament une répartition plus équitable des bénéfices, des allègements fiscaux, un meilleur accès aux subventions et des règles plus simples. Si aucune mesure significative n’est prise, les protestations risquent de se multiplier, signe d’une crise naissante dans le secteur agricole.
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