Activision Blizzard mord une nouvelle fois la poussière à cause de son recours abusif aux lootboxes

Le titan du jeu vidéo pourrait bien ne pas être autorisé à sortir Diablo Immortal en Belgique et aux Pays-Bas en raison de l’utilisation controversée – voire illégale – de bonus payants appelés des lootboxes.

Le 2 juin, Activision Blizzard a lancé Diablo Immortal, un jeu mobile faisant partie de la célèbre série Diablo. En fait, ce jeu a toujours été un peu une blague sur Internet : lorsque les développeurs ont annoncé en 2018 lors de la BlizzCon, leur grand-messe annuelle, que le jeu était principalement conçu pour les appareils mobiles, cela a été accueilli par des huées. « Vous n’avez pas de téléphones portables, alors ? », avait maladroitement répliqué un développeur à l’époque. « Est-ce un poisson d’avril hors saison ? », a demandé en vain un fan de Diablo. Ces deux déclarations sont encore aujourd’hui des mèmes Internet bien connus.

Ce goût amer n’a cessé de hanter Activision Blizzard depuis. Et avec la sortie de Diablo Immortal cette semaine, ça n’a fait qu’empirer. Le jeu a reçu de très mauvaises critiques de la part des fans hardcore, qui sont particulièrement mécontents de la façon dont le fait de terminer des niveaux dans le jeu est récompensé par des invitation à dépenser de l’argent dans des lootboxes.

Jeux d’argent pour les enfants

Les lootboxes sont en fait des coffres contenant des objets aléatoires qui sont achetés avec ce que l’on appelle des microtransactions, c’est-à-dire des montants extrêmement faibles qui s’accumulent au fil du temps. Les Lootboxes sont souvent associées à l’application d’une mentalité « pay-to-win » dans les jeux vidéo, au lieu de privilégier les compétences réelles des gamers. En d’autres termes, une façon bien paresseuse de faire des jeux vidéo.

Mais les lootboxes sont aussi perçues comme des jeux d’argent destinés aux enfants. Cette façon de vendre aux plus jeunes des bonus numériques et des esthétiques particulières dans les jeux est de plus en plus considérée comme un moyen prédateur de les rendre dépendants aux microtransactions. Le fait que l’industrie du jeu vidéo organise des conférences entières sur la meilleure façon de rendre les joueurs dépendants en introduisant sournoisement de plus en plus de lootboxes en dit long, selon les experts.

L’utilisation des lootboxes a été interdite en Belgique en 2018 par la Commission des jeux de hasard après que le ministre de la Justice de l’époque, Koen Geens, a demandé une « enquête approfondie » sur le phénomène. Activision, qui a perfectionné les lootboxes dans sa célèbre série FIFA, s’est élevé contre cette décision, estimant que le gouvernement belge agissait de manière injuste.

Les autorités belges ont toutefois tenu bon et, quatre ans plus tard, Diablo Immortal a été interdit dans notre pays, probablement en raison de l’utilisation de ces coffres à butin. Aux Pays-Bas également, les autorités comprennent de plus en plus que l’utilisation de lootboxes est une façon cachée de faire jouer de l’argent aux enfants. Diablo Immortal ne figurera pas non plus sur les étagères numériques des magasins d’applications, bien que les lootboxes ne soient plus techniquement illégales depuis l’année dernière.

Activision Blizzard trouve une autre excuse

Une fois de plus, Activision Blizzard proteste contre la décision des autorités. La société reproche aux  » environnements opérationnels actuels  » de la Belgique et des Pays-Bas d’empêcher la sortie de Diablo Immortal, rapporte Eurogamer.

Cette déclaration ne confirme pas spécifiquement que la Belgique et les Pays-Bas ont interdit le jeu en raison de l’utilisation de boîtes à butin, mais il y aurait une grande coïncidence si ce n’était pas le cas. Il semble que la politique d’Activision Blizzard et de son controversé PDG Bobby Kotick en matière de lootboxes n’ait pas changé depuis le rachat par Microsoft.

MB

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