À un mois de la fin de son mandat, Donald Trump multiplie les grâces controversées

Le président américain Donald Trump a dévoilé mardi une liste d’une quinzaine de personnes qui vont pouvoir bénéficier d’une grâce présidentielle ou d’une mesure de clémence. Parmi les heureux élus, des alliés mis en cause dans l’enquête sur l’ingérence russe ou encore des ex-employés de la société de sécurité Blackwater, accusés du meurtre de civils en Irak.

Si l’attribution des grâces ou des clémences est une pratique courante en fin de mandat présidentiel aux États-Unis, certains des noms choisis par Donald Trump ce 22 décembre ont tout de même de quoi interpeller.

Au début du mois de décembre, plusieurs sources avaient confié au site américain Axios que le président Trump ne se contentait pas d’accepter les demandes de grâce, mais qu’il en discutait ‘comme des cadeaux de Noël’ pour des personnes qui ne les ont même pas forcément demandés.

Anciens alliés

Ainsi, le président encore en fonction a décidé d’accorder une grâce totale aux personnalités suivantes:

  • George Papadopoulos: un ancien conseiller de campagne de Donald Trump qui a plaidé coupable en 2017 d’avoir fait de fausses déclarations au FBI à propos de ses contacts avec un intermédiaire qui devait le mettre en lien avec des responsables russes.

‘La grâce d’aujourd’hui corrige le mal infligé à beaucoup de gens par Mueller’, a déclaré la Maison Blanche.

  • Alex Van der Zwaan: un avocat néerlandais qui a plaidé coupable en février 2018 d’avoir menti au FBI au sujet de ses communications avec l’ancien directeur de campagne adjoint de Trump, Rick Gates, et un individu non identifié qui serait lié aux services de renseignement russes.

Flynn, Stone…

  • Duncan Hunter: un ancien membre du Congrès parmi les premiers soutiens de Donald Trump et qui a plaidé coupable en 2019 d’avoir détourné des fonds de campagne. Une peine de 11 mois de prison l’attendait à partir du mois prochain, selon le New York Times.
  • Chris Collins: également un ex-membre du Congrès qui a purgé une peine de 26 mois de prison pour fausses déclarations au FBI et conspiration en vue de commettre une fraude boursière.

Fin novembre, Donald Trump avait déjà accordé une grâce présidentielle à son ancien conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, impliqué dans l’affaire de collusion avec la Russie.

Et l’été dernier, le président américain avait évité la prison à son allié de longue date Roger Stone, condamné en février à 40 mois de prison ferme après avoir menti au Congrès, ainsi que pour tentative de subornation de témoin dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe.

Blackwater

Mardi, Donald Trump a également accordé une grâce pleine et entière controversée à quatre autres personnes: Nicholas Slatten, Paul Slough, Evan Liberty et Dustin Heard, quatre anciens employés de la société de sécurité privée Blackwater.

En 2007, les quatre hommes ont été impliqués dans le meurtre d’une douzaine de civils irakiens à Bagdad. Tous ont été condamnés par la justice à des peines de prison, dont la perpétuité dans le cas de Nicholas Slatten.

La Maison Blanche a justifié leurs grâces en affirmant que ces anciens militaires avaient tous ‘un long passé de service à la nation’.

‘Trump place la loyauté au-dessus de tout le reste’

Les démocrates n’ont pas tardé à réagir à cette vague de grâces présidentielles, et notamment le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff.

‘Trump place la loyauté au-dessus de tout le reste : au-dessus de l’Etat de droit, au-dessus de notre démocratie, et certainement au-dessus de la justice’, a-t-il déploré.

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