Si l’Europe est en proie à un certain rebond des nouveaux cas inhérents à la sortie du confinement, le nombre d’admissions à l’hôpital, et surtout, le nombre de décès ne sont pas comparables avec la situation de mars-avril-mai. Le nombre de décès quotidiens se compte sur les doigts d’une main dans chaque pays d’Europe.
La Belgique fait à nouveau partie des pays en tête des classements internationaux. Alors qu’elle garde toujours le record mondial du nombre de morts cumulés par million d’habitants, notre pays figure aujourd’hui dans le top 4 des pays européens au plus grand nombre de cas par 100.000 habitants.
La hausse du nombre de contaminations quotidiennes – autour des 600 par jour – a fait prendre à notre gouvernement des mesures plus strictes comme la ‘bulle de 5’, une modalité unique en Europe, ou le port du masque obligatoire à l’extérieur, appliqué localement. Ses choix de placer certaines régions en ‘zone orange’ voire ‘en zone rouge’ ont également déclenché quelques polémiques diplomatiques. Revers de la médaille: les ressortissants de notre pays sont maintenant à leur tour visés par des mesures de quarantaine à l’étranger. Pour l’épidémiologiste Marc Van Ranst, on court tout droit vers un nouveau lockdown. On sait que les experts ont pesé de tout leur poids pour faire pression sur le monde politique, avec succès.
Pourtant, le nombre d’admissions dans les hôpitaux n’explose pas. Il est pareil à ce que l’on a connu fin juin. 27 admissions quotidiennes en moyenne, ce qui mène au total ce lundi à 285 patients hospitalisés, dont 69 en soins intensifs. Au niveau des décès, cela reste très marginal: entre le 31 juillet et le 6 août, 3,4 décès ont été enregistrés par jour en moyenne, pour retomber ces derniers jours autour de 2. Pour Sciensano, de manière assez contradictoire par rapport à ce qu’annonce Marc Van Ranst, si l’on continue à respecter les mesures barrières, ‘le pic de la deuxième vague est peut-être dernière nous’. Le terme de deuxième vague prête toujours à confusion. L’OMS préfère parler d’une seule grande vague qui connait des creux et des rebonds.
Situation en Europe
En fait, on remarque qu’en Europe, en dehors de la Roumanie et de la Russie, le nombre de décès reste maîtrisé. Sans les deux pays précités, nous étions à 77 décès ce dimanche pour un peu plus de 500 millions d’habitants (740 millions d’Européens moins les populations russes et roumaines), 146 ce samedi et 56 ce lundi (dont 25 en Ukraine).
Une situation qui se vérifie en Italie, qui ne connait pas de rebond alors que ce fut le pays le plus touché par la crise en Europe. Le pays recensait 13 décès il y a deux jours, 2 décès dimanche et aucun décès ce lundi. Le nombre de cas quotidiens tourne autour de 250. Et ce malgré 30.000 à 60.000 tests par jour.
Et même dans un pays comme l’Espagne, qui est dans le top 3 du nombre de nouvelles contaminations par 100.000 habitants, la situation est sous contrôle. Le pays tourne autour des 7 morts quotidiens ces dernières semaines, mais n’a pas connu de décès ce dimanche et ce lundi selon le dernier tableau actualisé. En Catalogne, là où la situation est la plus sensible, le nombre de personnes en réanimation n’a augmenté que de 5 unités en deux semaines, note Les Echos.
La situation du Royaume-Uni, et surtout, de la Roumanie et de la Russie, restent toutefois à surveiller, ainsi que celle dans les Balkans et en Ukraine, relativement épargnés lors de ‘la première vague’. Mais, pour l’heure, la situation est loin d’être celle du printemps dernier à l’échelle du continent, c’est une certitude.
Beaucoup de raisons sont évoquées pour expliquer ce rebond peu meurtrier : le respect des gestes barrières, le port du masque généralisé (à l’intérieur), une meilleure information, des personnes âgées qui prennent moins de risques, des contaminations qui du coup touchent surtout les jeunes, une meilleure expérience des hôpitaux, le tracing qui commence à se mettre en place, etc…