À Hong-Kong, 1 logement vendu sur 8 est un nano-appartement… et ce sont des familles qui y vivent

En quelques années, le nombre de nano-appartements (de 24 m² ou moins) a explosé à Hong Kong, où l’immobilier est considéré comme le plus cher du monde. Malgré les plaintes de plusieurs associations, les autorités locales ne comptent pas légiférer pour limiter la construction de ces minuscules logements.

En 2010, seuls 0,02% des logements vendus à Hong Kong étaient des nano-appartements. Dix ans plus tard, d’après les calculs de l’ONG Liber Research Community, le taux est monté à 12,9%. En 2019, plus d’un logement vendu sur huit était donc un appartement de 24 m² ou moins. Les données pour 2020 ne sont pas encore connues, mais l’association pense que le boom a continué, indique le South China Morning Post.

La Liber Research Community a analysé 8.550 nano-appartements, construits entre 2010 et 2019. Aucun d’entre eux ne possédait à la fois une cuisine ouverte et une chambre séparée. Pire, 70% d’entre eux n’ont aucune fenêtre dans la salle de bains. Notons que 80% de ces nano-appartements disposent d’un petit balcon, ce qui fait gonfler leur prix sans pour autant augmenter leur surface habitable.

Pour les familles et les jeunes

Pour s’acheter un nano-appartement, il faut débourser plusieurs millions de dollars de Hong Kong, soit plusieurs centaines de millions d’euros. Les plus chers se vendent à 5 millions de HKD. C’est plus de 500.000 euros. Autant dire que ce ne sont pas (du tout) les personnes les plus pauvres qui les achètent.

‘Nous avons remarqué qu’il y a une certaine demande de la part des petites familles et des jeunes aspirants propriétaire’, a confirmé Henderson Land Development, le promoteur numéro un des nano-appartements hongkongais.

Les personnes aux revenus les plus modestes doivent, elles, se contenter de ‘maisons cercueils’, dont la superficie va de 1 à 9 m². On estime que 200.000 personnes habitent actuellement dans ce type de logement.

Les autorités y réfléchiront… plus tard

La Liber Research Community pointe les autorités du doigt. L’ONG estime qu’elles sont responsables de la situation. Pour résoudre le problème du manque de terrains constructibles par rapport à l’accroissement de la population, elles ont voté une loi obligeant les promoteurs à construire un certain nombre – élevé – d’appartements sur chaque terrain acheté. Le gouvernement a également assoupli des réglementations relatives à la superficie et aux facilités des logements.

Pour l’association, les autorités ont uniquement misé sur la quantité, sans se soucier de la qualité et de la taille des logements nouvellement construits.

Face à cette demande, le Bureau de développement, l’organisme en charge de l’urbanisme hongkongais, a répondu qu’il ne comptait pas imposer dans un futur proche de nouvelles réglementations visant à limiter l’essor des nano-appartements. Il dit préférer prioriser ce type d’appartement, qui satisfait tout de même les besoin de base des habitants, plutôt que de miser sur la construction de logements comportant de plus grands espaces de vie. Les autorités ne se concentreront sur cette seconde catégorie que sur le long terme, une fois que la pénurie de terrains se sera atténuée.

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