La demande mondiale de pétrole atteindra son pic avant la fin de la décennie… à moins que l’AIE ne se trompe (encore)

La demande mondiale de pétrole atteindra son pic avant la fin de la décennie… à moins que l’AIE ne se trompe (encore)
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Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance de la demande de pétrole ralentira au cours des prochaines années. Elle atteindra ensuite un pic avant la fin de cette décennie, avant d’entamer son déclin.

Dans l’actualité : La demande de pétrole va ralentir en raison des prix élevés et des effets de la guerre en Ukraine, indique l’AIE dans un rapport publié mercredi. Ces facteurs accélèrent la transition vers des sources d’énergie alternatives.

  • Sur base des tendances actuelles, la demande de pétrole augmentera encore d’environ 6 % entre 2022 et 2028, pour atteindre 105,7 millions de barils par jour. Mais cette croissance ralentit : en 2023, elle augmentera de 2,4 millions de barils par jour, chiffre qui tombera à 0,4 million en 2028.
  • L’AIE estime qu’un pic sera alors atteint, après quoi la demande de pétrole diminuera régulièrement. La transition vers les véhicules électriques, en particulier, jouera un rôle majeur à cet égard. L’organisation pense que le pic de consommation de pétrole pour les véhicules sera atteint encore plus tôt, dès 2026.
  • La croissance de la demande mondiale de pétrole va presque s’arrêter au cours des années à venir », a déclaré Fatih Birol, directeur de l’agence, dans le rapport. « Le passage à une économie fondée sur les énergies propres s’accélère, et un pic de la demande mondiale de pétrole est en vue avant la fin de cette décennie. »

Le grain de sel

À noter tout de même : Si les prévisions de l’AIE semblent réalistes, l’agence s’est souvent trompée par le passé.

  • Elle a prédit des pénuries d’approvisionnement à plusieurs reprises au cours des dernières années. En fin de compte, cela ne s’est jamais concrétisé.
  • Peu après le début de l’invasion de l’Ukraine l’année dernière, l’AIE a prédit que la production de pétrole russe s’effondrerait. Cela non plus ne s’est pas produit. Au contraire, le pays semble exporter davantage de pétrole par voie maritime, comme le montrent les données du cabinet d’analyse Bruegel.

Et au-delà : Outre ses prévisions erronées, l’AIE s’est récemment heurtée au cartel pétrolier de l’OPEP.

  • Les pays producteurs de pétrole estiment que l’AIE devrait être « très prudente » avec des prévisions qui « découragent l’investissement dans l’industrie pétrolière ». Ils estiment au contraire qu’il faut investir davantage dans l’industrie pour éviter la volatilité des prix.
  • L’AIE a déclaré il y a deux ans que l’industrie de l’énergie devrait cesser complètement d’investir dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers. Cette mesure serait nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques de 2050.

(JM)

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