First Republic dégringole à nouveau en bourse alors que les espoirs d’un sauvetage s’amenuisent : l’inéluctable coup de grâce ?

L’action First Republic connait une chute vertigineuse vendredi, laissant peu d’espoir quant à un possible accord de sauvetage pour la maintenir à flot. La banque régionale américaine pourrait être en train de vivre ses derniers instants.

Pourquoi est-ce important ?

Victime d'un bank-run à la suite de la chute de Silicon Valley Bank en mars, First Republic a bénéficié d'un sauvetage in extremis de 11 des plus grandes banques américaines. Cette énorme bouée semble désormais ne plus suffire pour lui maintenir la tête hors de l'eau, alors qu'une faillite pourrait entrainer un nouveau vent de turbulences sur le secteur bancaire.

Dans l’actu : L’action First Republic a chuté jusqu’à plus de 50% à Wall Street ce vendredi après-midi, après avoir été suspendue plusieurs fois en raison de sa volatilité.

  • Des sources ont confié à CNBC que le scénario le plus probable pour la banque en difficulté est que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) la prenne en réception.
    • La FDIC prendrait alors en charge les actifs et les passifs de l’entreprise pour les gérer de manière à protéger les intérêts des déposants et des créanciers.
    • L’objectif ultime de la réception est soit de réhabiliter l’entreprise, soit de la liquider de manière ordonnée, dans le but de minimiser l’impact sur le système financier et l’économie dans son ensemble.
  • Ces sources indiquent que la FDIC demande à d’autres banques de soumettre des offres potentielles pour First Republic si la banque était saisie par le régulateur.
  • Elles indiquent toutefois qu’il « y a encore de l’espoir pour une solution qui ne comprend pas une réception » par la FDIC.
  • Ces dernières déclarations concordent davantage avec celles de Reuters, qui rapportait ce vendredi matin que des responsables américains – y compris de la FDIC, du département du Trésor et de la Réserve fédérale – coordonnent des réunions avec d’autres banques pour négocier un plan de sauvetage.
    • Mercredi, CNBC annonçait d’ailleurs que les conseillers de First Republic préparent un plan pour vendre des obligations et d’autres actifs à un taux supérieur au marché.
    • Les grandes banques américaines seraient sollicitées pour participer à ce plan.
    • L’objectif est aussi de lever des capitaux propres pour la banque.
    • Les banques qui achètent les obligations subiraient une perte, mais cette solution pourrait être moins coûteuse à long terme que la faillite de la banque et sa saisie par les régulateurs.

La triste réalité : La noyade de First Republic semble de plus en plus inéluctable.

  • Depuis le début de l’année, le titre a chuté de plus de 90%, les investisseurs ayant perdu confiance dans la banque après la chute de Silicon Valley Bank, Silvergate et Signature Bank en mars.
  • Les résultats trimestriels de First Republic, publiés mardi, ont montré la gravité des dommages : 72 milliards de dollars de dépôts ont été retirés, avec une baisse des dépôts de 41% sur le trimestre.
  • Et encore, des retraits se seraient élevés à plus de 100 milliards de dollars sans le sauvetage de 11 des plus grandes banques américaines, qui lui ont prêté 30 milliards de dollars.
  • Suite à la publication des résultats, le cours de l’action a chuté de plus de 60% au cours des deux jours suivants, atteignant un nouveau niveau plus bas historique.

À suivre : Si First Republic venait à être déclarée en faillite, cela pourrait insuffler un nouveau vent de panique dans le secteur bancaire et plus largement sur les marchés, comme ce fut le cas avec Silicon Valley Bank, Silvergate ou encore Credit Suisse, et même Deutsche Bank dans une moindre mesure, plus près de chez nous.

  • Toutefois, les investisseurs ne craignent pas vraiment une contagion à d’autres banques.
  • First Republic est considérée comme une banque un peu particulière, comme Signature Bank, Silvergate (crypto) et Silicon Valley (tech).
  • En cause : First Republic prêtait et investissait plus d’argent qu’elle n’en avait dans les dépôts à la fin de l’année dernière.
  • Il s’agit en plus d’une petite banque régionale, loin d’un géant comme Credit Suisse.
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