Engie n’a pas encore commandé de combustible pour la prolongation des centrales nucléaires, et le temps presse

Le 15 mars, la ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), a été informé par Engie que le groupe énergétique n’avait pas encore commandé de combustible pour la prolongation prévue des réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3. Par conséquent, la pression s’accroît sur le gouvernement pour qu’il parvienne à un accord sur l’élimination des déchets nucléaires.

L’essentiel : le gouvernement fédéral souhaite maintenir les réacteurs nucléaires de Doel 4 et de Tihange 3 en service pendant 10 ans de plus que prévu. Pour ce faire, un accord doit d’abord être conclu avec Engie sur une facture maximale pour l’élimination des déchets nucléaires.

  • Le géant français de l’énergie n’a pas encore commandé le combustible. Il attend qu’un accord soit conclu, rapporte De Tijd. Il souhaite ainsi faire pression sur le gouvernement, qui était censé conclure un accord avec Engie dès le 15 mars.
  • Le cabinet de Van der Straeten déclare au journal qu’Engie essayait d’augmenter la pression. « Cela montre que des négociations intensives ont lieu, mais ne signifie pas qu’il y a un problème d’approvisionnement », exlique-t-il.
  • La semaine prochaine, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) rencontrera à nouveau Engie pour discuter d’un accord. Il n’y a cependant pas beaucoup de marge de manœuvre pour négocier. Engie joue le jeu à fond et a toutes les cartes en main. Après tout, il s’agit d’un petit contrat pour le groupe énergétique, explique Robert Leclère, ex-PDG de Synatom, à De Tijd, alors que les enjeux pour la Belgique sont élevés.
  • Un autre problème, qu’Engie soulève depuis un certain temps, est la loi sur la sortie du nucléaire. En effet, elle doit être modifiée pour permettre une prolongation. Actuellement, cette loi prévoit la fermeture de toutes les centrales nucléaires en 2025.

20 milliards d’euros ?

Et maintenant : les négociations ne seront pas faciles pour le gouvernement fédéral.

  • Engie souhaite que la facture totale ne dépasse pas les 20 milliards d’euros. Mais une source gouvernementale glisse à De Tijd que cela ne suffirait pas à couvrir les coûts.
  • Si le prix est plus élevé, les contribuables risquent de payer le coût de l’élimination des déchets nucléaires. L’opposition parle même d’une « taxe de Tinne » sur les factures d’énergie, une accusation que la ministre de l’Énergie a qualifiée de « connerie » au début de l’année.
  • Si le gouvernement parvient à conclure un accord avec Engie, seule la loi sur la sortie du nucléaire fera encore obstacle. Si elle est modifiée, les réacteurs pourraient en principe fonctionner jusqu’en 2035.
  • Pour tenir le coup au cours des prochaines années, il faudrait également procéder à une « prolongation de combustible », c’est-à-dire économiser du combustible pendant l’été pour que les centrales puissent continuer à fonctionner pendant les hivers 25-26 et 26-27.

(CP)

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