Voici ce que contient l’accord avec Engie sur la prolongation du nucléaire (et ce qu’il ne contient pas)

Après de longs mois de négociation, le gouvernement fédéral et Engie sont parvenus à un accord partiel mais décisif ce lundi. Le prix de la gestion des déchets doit cependant encore être calculé pour que les Français signent définitivement (ce qui devrait se faire en mars). Voici ce qui a été convenu entre les deux parties.

Dans l’actu : deal avec Engie sur la prolongation du nucléaire.

  • En clair : il s’agit de la prolongation de dix ans, dès 2026, des réacteurs Doel 4 et de Tihange 3
  • L’Etat et Engie seront exploitants à un ratio de 50-50.
  • Les travaux peuvent commencer « demain », annonce d’emblée le Premier ministre Alexander De Croo. Il entend par là que les travaux d’études environnementales et techniques de l’AFCN pour les deux plus jeunes réacteurs peuvent commencer « demain ».
  • Les réacteurs sont censés être arrêtés en 2025. Entre 2025 et 2026, l’incertitude prévaut. Pour le moment, la Belgique se prépare à passer l’hiver 2025-2026 sans nucléaire. Mais certains partis de la majorité, dont le MR, l’Open VLD et le CD&V pousseront sans doute bientôt pour prolonger au moins provisoirement Doel 1 & 2 et Tihange 1.
  • Le démantèlement des réacteurs revient entièrement à Engie. Mais la question autour de la gestion des déchets des deux réacteurs nucléaires les plus récents se pose toujours.
  • Engie a obtenu de l’Etat un plafonnement du coût du démantèlement et de la gestion des déchets nucléaires. Mais ce montant n’a pas encore été fixé. Le calcul sera établi par ELIA, et évaluera les risques pour les deux parties. D’après nos informations, ce n’est qu’à ce moment-là qu’Engie signera définitivement. Ce calcul ne devrait toutefois pas aboutir avant le mois de mars sur la table du gouvernement et d’Engie.
  • « Cet accord de principe constitue une étape importante et ouvre la voie à la conclusion d’accords complets dans les mois qui viennent », a précisé Engie dans un communiqué. Pour sa part, Alexander De Croo a souligné qu’il s’agissait d’un accord « contraignant » établissant les « responsabilités très claires » d’Engie et de l’Etat.

Le détail : les réactions.

  • « Il y a encore quelques mois, on disait que le MR racontait n’importe quoi, que cette prolongation était impossible, que nous étions des populistes… Il faut toujours se battre quand la cause est juste. Les commérages aux commères, nous, nous travaillons pour le Pays », commente Georgesl-Louis Bouchez, président du MR, sur Twitter.
    • Pour mémoire, la fermeture des centrales nucléaires était dans l’accord de gouvernement signé par tous les partis. En cours de route, le MR a changé son fusil d’épaule pour pousser une prolongation du nucléaire. Les circonstances géopolitiques et la crise énergétique qui en a découlé ont fait le reste.
  • « Un accord nucléaire a minima qui va coûter un max et qui n’offre que peu de perspectives. Accord partiel du gouvernement et d’Engie. Quels montants en jeu et qui va payer? Quid du trou noir lors des hivers de 2025 à 2027 et le risque évident de blackout? Pourquoi seulement 2 réacteurs pour 10 ans ? », réagissent de leur côté Les Engagés (ex-CDH).
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