Depuis le lancement de ChatGPT, le chatbot intelligent d’OpenAI, beaucoup d’investisseurs s’intéressent aux entreprises qui se concentrent sur l’intelligence artificielle (IA). Selon Stefan Willems, cofondateur de Spaarvarkens.be, un site spécialisé dans les questions d’argent, c’est tout sauf une bonne idée d’investir dans l’IA en ce moment. « Je vois beaucoup de problèmes avec de tels investissements », met-il en garde auprès de Business AM.
Risques : Willems énumère plusieurs problèmes liés à un investissement dans l’IA.
- « Tout d’abord, cette technologie est rachetée par de grandes entreprises », note l’expert boursier. Il donne comme exemple l’investissement de Microsoft dans OpenAI. Le géant de la tech a mis 10 milliards de dollars sur la table. « Certains envisagent d’acheter des actions Microsoft pour exposer leur portefeuille à l’intelligence artificielle, mais cette technologie ne représente qu’une toute petite partie du modèle économique », tempère-t-il.
- L’investissement dans ChatGPT fait pâle figure face à la capitalisation boursière de Microsoft, qui s’élève à 2.000 milliards d’euros. Votre investissement dans le géant technologique ne vous expose qu’à une toute petite partie de l’IA.
- « Mais ce qui me pose encore plus problème en tant qu’investisseur, c’est que l’IA a été très fortement médiatisée ces derniers mois », poursuit Willems. « Cela me rappelle les périodes où l’impression 3D, les véhicules électriques ou les actions de cannabis étaient très branchés. Dans ce cas, on parle du ‘Hype Cycle‘ de Gartner. Des attentes énormes sont créées, ce qui pousse tout le monde dans le monde de l’investissement à sauter sur les actions hypées. »
Une bulle
Perspectives : Selon Willems, une bulle est en train de se former.
- L’expert boursier fait référence au fabricant de puces Nvidia. Son cours a augmenté de 60% depuis le début de l’année, grâce notamment à la hype autour de l’IA. « Je n’exclus pas la possibilité que le cours de cette action chute à nouveau fortement », avertit le fondateur de Spaarvarkens.be.
- « En investissant dans l’IA, vous investissez en fait dans l’espoir », explique-t-il. « Je crois en cette technologie. Beaucoup de profits vont pouvoir être réalisés grâce à elle. Mais pour l’instant, tout cela est déjà inclus dans le prix des actions. »
- À un moment donné, ces entreprises vont devoir présenter des résultats, et Willems s’attend à ce qu’ils ne soient pas au goût des investisseurs. « La désillusion prendra alors le dessus. Ce n’est qu’une question de temps », conclut-il.
(CP)