10 signaux d’alarme pour notre économie

Il est clair depuis un certain temps que notre économie fait face à un hiver difficile. Pendant ce temps, de plus en plus de signaux d’alarme passent au rouge. Vous trouverez ci-dessous dix signaux d’alarme pour notre économie :

  • Confiance des consommateurs : la confiance des consommateurs belges a fortement baissé ces derniers mois, et se trouve maintenant à son niveau le plus bas depuis le milieu des années 1980.
  • Confiance des entreprises : la confiance des entreprises belges a chuté rapidement depuis l’été et se situe désormais à des niveaux qui, historiquement, correspondent à une baisse de l’activité économique. La chute encore plus importante de la confiance des entreprises en Allemagne, qui est souvent un bon indicateur de ce qui nous attend dans le futur, suggère que d’autres mauvaises nouvelles sont à venir.
  • Emploi intérimaire : l’emploi intérimaire, qui est généralement un indicateur avancé du marché du travail et de l’économie dans son ensemble, est en baisse depuis la fin de l’année dernière. En septembre, l’activité intérimaire était de 10% inférieure à celle de novembre de l’année dernière (le pic le plus récent).
  • Chômage temporaire : de plus en plus d’entreprises réduisent leurs activités en raison du coût élevé de l’énergie. En octobre, un millier d’entreprises ont indiqué qu’elles allaient recourir au chômage temporaire pour 47 000 travailleurs en raison du coût élevé de l’énergie.
  • Production industrielle : la production industrielle est en baisse. Au cours de la période de trois mois allant jusqu’en septembre (afin d’éviter les fluctuations à court terme), elle était inférieure de 4 % à celle de la même période de l’année précédente.
  • PIB : au troisième trimestre, l’activité économique a déjà enregistré une contraction minime (-0,1%). La Belgique a donc fait moins bien que la moyenne de la zone euro (+0,2%). Selon à peu près tous les indicateurs disponibles, le quatrième trimestre, tant en Belgique que dans la zone euro, sera pire que le troisième.
  • Inflation : l’inflation belge a atteint 12,3 % en octobre, le niveau le plus élevé depuis 1975. Certains signes indiquent que nous sommes proches du sommet (notamment la chute des prix des matières premières sur les marchés internationaux), mais quoi qu’il en soit, nous serons confrontés à des taux d’inflation inconfortablement élevés pendant un certain temps encore.
  • Augmentation des salaires : grâce à l’indexation automatique des salaires, le pouvoir d’achat des ménages est bien protégé, mais la facture doit être payée par les entreprises. Pour les secteurs qui font l’objet d’une indexation annuelle en janvier, une augmentation des coûts salariaux de quelque 11 % se profile dans un mois et demi. Pour de nombreuses entreprises, ce sera difficile à encaisser.
  • Taux d’intérêt : le retour à des taux d’intérêt un peu plus élevés peut être sain pour notre économie à long terme, mais à court terme, il menace de peser sur l’activité, notamment sur le marché immobilier. Par exemple, les taux hypothécaires (fixes à 10 ans) sont déjà passés d’un niveau aussi bas que 1 % au début de l’année à un peu plus de 3 % aujourd’hui.
  • Faillites : le nombre de faillites a fortement augmenté au cours des 12 derniers mois. En Flandre, 4 362 faillites ont été enregistrées au cours des 10 premiers mois de cette année, ce qui est supérieur au niveau de 2019 (4 099). Au moins en partie, il s’agit d’un rattrapage après le nombre exceptionnellement faible de faillites des années corona, en partie grâce aux mesures gouvernementales, mais en outre, la crise d’inflation actuelle joue sans aucun doute un rôle.

D’ici 12 mois, la situation pourrait déjà être complètement différente grâce à la combinaison d’un ralentissement de l’inflation, d’un relâchement des banques centrales, d’un soulagement des consommateurs… Mais à court terme, les perspectives économiques sont sombres. L’économie belge est presque certainement déjà en récession aujourd’hui, et pour de nombreuses entreprises, la plupart des mauvaises nouvelles sont probablement encore à venir avec l’expiration des contrats d’énergie fixes, l’indexation des salaires et la baisse des commandes, entre autres choses. L’hiver sera difficile.


Bart Van Craeynest est économiste en chef chez Voka et auteur du livre « Terug naar de feiten ».

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