Il y a deux semaines, Elon Musk rachetait officiellement Twitter. Une vague de licenciements et des balbutiements autour des certifications plus tard, l’oiseau bleu bat sérieusement de l’aile.
Démissions en cascade, craintes de faillite et cible d’un régulateur : en 24h, le cauchemar de Twitter s’est accéléré
Pourquoi est-ce important ?
Elon Musk n'a pas tardé à faire parler de lui suite à son rachat de Twitter. Il a immédiatement licencié plusieurs hauts dirigeants, dont le CEO Parag Agrawal, et mis sur la touche les neuf membres du conseil d'administration. Il a également annoncé qu'il faudrait désormais payer pour avoir un compte certifier. Pendant ce temps, les annonceurs semblent quitter la plateforme en masse, ce qui affecte sérieusement les revenus de l'entreprise.Dans l’actualité : Musk a déclaré jeudi aux employés qu’il s’attend à ce que Twitter ait un « flux de trésorerie négatif net de plusieurs milliards de dollars » l’année prochaine, selon The Information.
- « Sans revenus d’abonnement significatifs, il y a de fortes chances que Twitter ne survive pas à la prochaine récession économique », a déclaré Musk. « Nous ne pouvons pas passer à un milliard d’utilisateurs et subir des pertes énormes en cours de route. Ce n’est pas faisable ».
- Le nouveau propriétaire et patron de Twitter a mis en garde ses employés contre des « temps difficiles », déclarant que le sombre message concernant les perspectives financières de l’entreprise « ne peut en aucun cas être embelli ».
- Musk a affirmé la semaine dernière que Twitter perdait plus de 4 millions de dollars par jour. Il a également indiqué que l’entreprise avait connu une « énorme baisse de revenus » en raison de l’arrêt des achats de publicités sur la plateforme par des entreprises.
Certifications
Les espoirs de Musk reposent donc désormais sur le nouveau modèle d’abonnement de Twitter Blue, via lequel les utilisateurs doivent payer 8 dollars par mois et pour obtenir la coche bleue de certification.
- Toutefois, ce système a engendré une véritable foire aux « faux comptes » sur Twitter, avec des personnes usurpant l’identité grandes personnalités grâce à cette certification.
- Certains groupes de défense des droits civiques craignent que le manque de clarté des politiques de vérification du contenu et la possibilité généralisée d’acheter une certification ne conduisent à un flot de discours haineux et à la diffusion de fausses informations. Ils ont demandé à plusieurs grandes marques de mettre en pause leurs publicités sur la plateforme.
- Pour endiguer le phénomène, Musk a supprimé la politique du travail à domicile et exigé de son personnel qu’il travaille 40 heures par semaine au bureau. Il a ajouté que le fait de ne pas venir au bureau serait considéré comme un licenciement.
Les capitaines de la vie privée quittent le navire
Alors que les inquiétudes sont déjà très vives, il apparaît que plusieurs cadres de Twitter qui s’occupaient de la protection de la vie privée et de la conformité ont démissionné.
- Jeudi, au moins quatre employés de Twitter ont annoncé leur démission.
- Yoel Roth, qui a supervisé la réponse de Twitter pour lutter contre les discours haineux, la désinformation et le spam.
- Lea Kissner, responsable de la sécurité informatique de Twitter.
- Mariane Fogerty, responsable de la conformité.
- Damien Kieran, responsable de la protection de la vie privée.
- La Federal Trade Commission (FTC) a rapidement réagi, indiquant qu’elle observait Twitter avec une « profonde inquiétude ». Ces démissions feraient courir à Twitter le risque de violer des ordonnances réglementaires.
- « Aucun CEO ou entreprise n’est au-dessus de la loi, et les entreprises doivent respecter nos décrets. Notre ordonnance de consentement révisée nous donne de nouveaux outils pour assurer la conformité, et nous sommes prêts à les utiliser », a commenté auprès de Reuters Douglas Farrar, directeur des affaires publiques de la FTC.
- Dans un courriel envoyés aux employés, l’avocat de Musk, Alex Spiro, a assuré qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Car apparemment, certains d’entre eux craindraient d’être tenus comme personnellement responsables des potentielles violations des ordonnances règlementaires.
- Spiro leur a dit que seul Twitter pourrait être tenu pour responsable.
- Il ajouté qu’Elon Musk était prêt à prendre une « énorme quantité de risques » avec l’entreprise. « Elon met des fusées dans l’espace, il n’a pas peur de la FTC », a-t-il ajouté, visiblement très confiant.