Le géant de l’e-commerce voit ses revenus augmenter et dépasser les estimations. Mais ce n’est qu’un côté de la médaille : l’entreprise a dû se séparer de 99.000 personnes et ses ventes en ligne, la pièce maîtresse de ses activités, sont en baisse.
C’est la semaine des annonces trimestrielles des GAFAM. Après Google et Microsoft, (casse limitée malgré des revenus moins bons que les estimations) et Meta (première baisse des revenus en son histoire, chute immédiate de l’action de 8,5%), voici le tour d’Amazon.
L’entreprise à la cinquième plus importante valeur marchande du monde (1.250 milliards de dollars) a enregistré un chiffre d’affaires de 121 milliards de dollars, contre une estimation de 119. Le chiffre d’affaires est en augmentation de 7%. Pour le troisième trimestre, l’entreprise s’attend à un chiffre entre 125 et 130 milliards de dollars, rapporte CNBC.
Effectif réduit : 99.000 personnes en moins
Si les résultats financiers ont de quoi rassurer les investisseurs, il y a également l’autre côté de la médaille. Pendant la pandémie, Amazon a massivement recruté et étendu ses entrepôts pour faire face à la demande exponentielle. Aujourd’hui l’entreprise se retrouve avec trop de personnes et trop d’espace et en paie les frais.
Avec ses résultats, elle annonce avoir réduit ses effectifs de 99.000 personnes lors du dernier trimestre. Elle emploie désormais 1,52 million de personnes. La nature de cette réduction n’est pas précisée, mais aux États-Unis, l’entreprise travaille par exemple beaucoup avec des contractuels à court-terme, dont le contrat peut simplement ne pas avoir été renouvelé.
Voilà une réduction des frais qui peut rassurer les investisseurs, mais peut aussi alarmer les observateurs. Jeudi, les États-Unis ont annoncé que leur économie s’était contractée pour un deuxième trimestre consécutif, ce qui est synonyme de récession (technique). Pour certains, ce n’est pas le seul signe qu’il faut observer pour décréter une récession. Le marché de l’emploi serait aussi une jauge importante. Une telle réduction de l’effectif de la part d’un géant comme Amazon pourrait déjà paraître comme un premier signe de ralentissement du marché du travail. Ailleurs dans la tech, Google et Meta ont aussi indiqué mettre en pause leurs recrutements.
Ventes en berne, mais publicité en hausse
La séparation de ces 99.000 personnes montre autre chose encore : les ventes d’Amazon ne battent plus les records atteints lors de la pandémie. Par rapport au même trimestre en 2021, le domaine des ventes en ligne est en déclin de 4%. Avec l’inflation, les consommateurs réduisent leurs dépenses, ce qui est aussi un signe de récession.
Pour compenser cette baisse, les revenus liés à la publicité sont en hausse de 18%. Ce qui distingue aussi Amazon des autres GAFAM : Meta a enregistré des pertes dans ce domaine, et Google a vu ses revenus augmenter moins rapidement que les autres trimestres, notamment du côté de YouTube.
Le service cloud permet aussi d’éponger la baisse du domaine principal. Par rapport à il y a un an, ce service a vu son chiffre d’affaires augmenter de 33%, pour atteindre près de 20 milliards de dollars.
Rivian
Dans le même temps, Amazon admet avoir perdu 3,9 milliards de dollars avec son investissement dans Rivian, ce trimestre. Rien que sur le deuxième trimestre, l’action du fabricant de véhicules électriques a perdu la moitié de sa valeur. Depuis le début de l’année, Amazon a perdu 11,9 milliards de dollars avec cet investissement.